Un an avec sursis contre l'herboriste qui prétendait guérir le sida par les plantes

Il affirmait pouvoir combattre 80% des maladies, dont le sida, avec des plantes : l'"herboriste" Jean-Pierre Raveneau a été condamné ce 17 février à un an de prison avec sursis pour "exercice illégal de la pharmacie en récidive". Le tribunal correctionnel de Paris a assorti la condamnation d'une mise à l'épreuve de trois ans.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Un an avec sursis contre l'herboriste qui prétendait guérir le sida par les plantes

Hypertension, virus H1N1, troubles de la prostate, psoriasis, paludisme, fibromes, herpès génital ou constipation extra-forte, Jean-Pierre Raveneau expliquait à ses clients pouvoir combattre 80% des maladies. L'un de ses produits, le Viralgic, interdit à la vente en France par une décision de justice de 2011, affirmait même "agir directement sur le virus" du sida "en renforçant les défenses immunitaires pour aider à le combattre"...

Bien que docteur en pharmacie, Jean-Pierre Raveneau, qui a passé une partie de sa vie à s'opposer au monopole de la pharmacie, n'était plus inscrit à l'ordre et n'exerçait pas dans une officine. En décembre, la procureure avec requis contre lui un an ferme et 50.000 euros d'amende. Il n'écope finalement que d'un un an de prison avec sursis, et d'une mise à l'épreuve de trois ans.

L'homme, qui officiait dans une célèbre herboristerie parisienne près de la place Clichy, avait déjà été condamné en 2011 à un an avec sursis et 15.000 euros d'amende pour exercice illégal de la pharmacie.

Le tribunal a également condamné la propriétaire de l'établissement et d'une autre herboristerie parisienne, Nicole Sabardeil, à trois mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende et sa société Pharma Concept à 50.000 euros d'amende. Un revendeur, Mamadouba Camara, à écopé de 3.000 euros d'amende avec sursis. 

L'ensemble des prévenus devront en outre verser solidairement 2.000 euros de préjudice moral à l'Ordre des pharmaciens, qui s'était constitué partie civile.

Depuis 1941, la loi réserve aux seuls pharmaciens de l'ordre et à leurs officines un quasi-monopole de l'exploitation des plantes médicinales à l'exception de 150 d'entre elles, jugées non-toxiques. Le dernier herboriste diplômé a lui disparu en 2000 à 95 ans.