Mediator : une victime en attente d'indemnisation témoigne

Françoise* a développé une double valvulopathie après avoir pris du Mediator pendant sept ans. L'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) a reconnu le lien entre sa pathologie et la prise du médicament, mais l'indemnisation des laboratoires Servier tarde à venir. Elle témoigne.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Françoise* a été opérée à cœur ouvert en mars 2010. Il fallait remplacer en urgence deux de ses valves cardiaques, endommagées par la prise de Mediator. Aujourd’hui, elle porte un pacemaker et sa voix est devenue quasiment inaudible : l’assistance respiratoire dont Françoise a bénéficié pendant son coma, juste après l’opération, a endommagé son larynx. Et les 27 interventions qu’elle a subies pour tenter de le reconstituer ont définitivement altéré ses cordes vocales.

En octobre 2010, Françoise saisit l’Oniam afin d’obtenir rapidement réparation. En mars 2015, le collège d’experts établit un lien entre la prise de Mediator, ses problèmes cardiaques et les séquelles sur son larynx.

Les laboratoires Servier disposent normalement d’un délai de trois mois pour formuler une offre d'indemnisation, mais en juillet dernier, Françoise reçoit un courrier pour l’informer qu’elle ne serait pas indemnisée dans le délai imparti. Et à ce jour, elle n’a toujours pas reçu d’offre d’indemnisation.


Réaction de Me Jacques-Antoine Robert, avocat des laboratoires Servier

Très affaiblie, Françoise ne peut plus assurer seule les gestes du quotidien, les experts de l'Oniam ont établi qu’elles avait besoin de l’assistance d’une tierce personne, à raison de 8 heures par jour. Mais faute de moyens financiers, elle ne peut embaucher une tierce personne. En attendant d’être indemnisée, elle ne peut donc compter que sur ses proches pour l’épauler.

(*le prénom de la patiente a été modifié)