Dépakine® : un pictogramme pour alerter sur les risques pendant la grossesse

Un pictogramme est désormais apposé sur les boîtes contenant du valproate, le principe actif de la Dépakine®, pour alerter les femmes des risques liés à la prise de ce médicament pendant la grossesse.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Dépakine® : un pictogramme pour alerter sur les risques pendant la grossesse

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient d’annoncer la mise en place d’un pictogramme alertant les femmes sur les dangers des médicaments contenant du valproate, tel que l’antiépileptique Dépakine®, pendant la grossesse.

Celui-ci est apposé sur les boîtes de médicament depuis le 1er mars 2017. Il représente une femme enceinte dans un triangle rouge, sous lequel est mentionné en gros caractères rouges "valproate + grossesse = danger" et le fait que la substance ne doit pas être utilisées chez les "filles, adolescentes, femmes en âge de procréer ou enceintes, sauf en cas d'échec des autres traitements".

Malformations congénitales et troubles neurologiques

Le pictogramme était réclamé à corps et à cri par l'association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant (association Apesac) qui a révélé que des dizaines de milliers de femmes avaient été exposées à ces médicaments nocifs pour le foetus depuis les années 1960.

Les risques liés à la prise de valproate pendant la grossesse incluent des malformations congénitales et des troubles neuro-développementaux. Ils font l'objet de mises en garde dans de nombreux pays européens depuis 2014.

Le valproate est également utilisé pour traiter les troubles bipolaires, notamment sous les appellations Dépakote® et Dépamide®.

Un fond d'indemnisation et des mesures d'information

En France, le ministère de la Santé a annoncé, l'été dernier, la mise en place d'un dispositif d'indemnisation des victimes, après avoir reconnu que plus de 14.000 femmes enceintes avaient été exposées entre 2007 et 2014. Aucun chiffre n'a, en revanche, été fourni à ce jour sur les enfants atteints par des troubles.

Diverses procédures ont également été mises en place pour alerter les femmes, qui doivent désormais signer un formulaire d'accord de soins lorsqu'un médicament à base de valproate leur est prescrit. Une carte patiente a également été mise au point pour rappeler les dangers du valproate et préciser l'attitude à adopter. Elle a été envoyée le mois dernier aux professionnels de santé pour être remise aux patients lors de la visite annuelle obligatoire chez le médecin spécialiste, précise l'ANSM.