Condamnation de la blogueuse australienne "guérie" du cancer qu'elle n'avait pas

Belle Gibson, la populaire blogueuse australienne qui avait prétendu avoir guéri d'un cancer du cerveau grâce à des "thérapies alternatives", a été condamnée ce 28 septembre à l'équivalent de 275.000 euros d'amende.

La rédaction d'Allo Docteurs
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L'article de 2015 dans lequel Belle Gibson a avoué avoir menti durant des années sur son état de santé.
L'article de 2015 dans lequel Belle Gibson a avoué avoir menti durant des années sur son état de santé.

La blogueuse de 25 ans était devenue célèbre grâce au récit de sa lutte victorieuse contre un cancer du cerveau par des méthodes alternatives comme la médecine ayurvédique ou un régime sans gluten et sucre raffiné. Sa popularité lui avait permis de publier un ouvrage de cuisine, une application pour smartphones, et d'engranger de très fortes sommes d'argent grâce à la publicité. Au total, son activité lui avait rapporté 420.000 dollars australiens, qu'elle prétendait reverser à des organisations de bienfaisance. Elle avait par exemple promis de verser une semaine de ses revenus à la famille d'un enfant atteint d'une tumeur au cerveau. 

Mais en 2015, elle avait avoué dans un magazine australien avoir tout inventé et n'avoir jamais été malade. Il est également apparu qu'elle avait gardé ses gains pour elle.

"S'il y a un schéma qui émerge de son comportement, c'est son obsession sans faille pour sa propre personne et ce qui peut le mieux servir ses intérêts", a déclaré la juge Debra Mortimer.

410.000 dollars d'amende

Elle a été condamnée le 28 septembre à une amende de 410.000 dollars australiens, soit un peu moins que les sommes engrangées grâce à son escroquerie. La juge a relevé que de nombreuses personnes avaient acheté son application en croyant financer une bonne cause.

"Elle l'a fait pour encourager les gens à acheter son application, pour générer des revenus pour elle-même et son entreprise. Elle a délibérément choisi d'utiliser la maladie terminale d'un petit garçon de cette manière".

Lors du jugement de culpabilité rendu en mars, la juge n'avait pas écarté la possibilité que Mme Gibson ait "pu être victime d'une série de fantasmes sur son état de santé" car il a été impossible de prouver avec certitude qu'elle ne pensait pas vraiment être atteinte d'un cancer.

"Les êtres humains ne sont pas tous raisonnables et rationnels tout le temps", avait-elle estimé.

avec AFP