Chine : inquiétudes sur de possibles rejets de produits toxiques

Deux jours après les énormes explosions qui ont dévasté la zone portuaire de Tianjin, les habitants de la ville font part de leurs inquiétudes sur de possibles rejets de composants toxiques. Le manque de transparence des autorités chinoises n'arrange en rien la situation.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Image amateur de l'explosion du 12 août 2015
Image amateur de l'explosion du 12 août 2015

Alors que l'on ignore toujours l'origine des gigantesques déflagrations survenues dans la zone portuaire de Tianjin, dans l'est de la Chine, les habitants s'inquiétaient vendredi pour leur sécurité. Selon les médias chinois, des centaines de tonnes de produits chimiques dangereux étaient stockées dans l'entrepôt où ont eu lieu les explosions.

Le journal les Nouvelles de Pékin a rapporté, en citant des producteurs industriels, qu'au moins 700 tonnes de cyanure de sodium étaient entreposées sur le site, et que des doses importantes de cette substance hautement toxique avaient été relevées dans les eaux usées des environs.

Mais cet article alarmiste n'était plus disponible vendredi sur l'internet chinois, ce qui avivait les spéculations. De leur coté, les responsables municipaux de la ville ont assuré vendredi dans une conférence de presse, qu'ils ignoraient quels produits spécifiques se trouvaient dans l'entrepôt et avaient provoqué les déflagrations.

Le silence pesant du gouvernement chinois

Fait troublant, une équipe de 217 militaires spécialistes des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques a entamé jeudi des opérations de nettoyage sur place, a annoncé l'agence étatique Chine Nouvelle. Barrant l'accès au site, d'où s'élevaient encore vendredi matin quelques panaches de fumée, certains policiers n'étaient vêtus d'aucune tenue protectrice, tandis que portaient des masques à gaz recouvrant leur visage entier.

Dans un immeuble de bureaux voisin, Liu Zongguang, un garde de sécurité, portait pour sa part un simple masque chirurgical, faute d'avoir reçu des consignes précises de la part des autorités. "J'ai vu des policiers porter le même type de masque, tandis que d'autres n'en portaient pas. Du coup je ne sais pas quoi faire au juste, a-t-il observé. Je suis effrayé, mais je ne sais même pas de quoi avoir peur exactement. Le gouvernement ne nous dit rien, absolument rien sur ce qu'on doit faire pour protéger nos familles des produits chimiques", ajoutait-il, énervé.

Troisième accident majeur en deux ans

Cet accident n'est malheureusement pas un cas isolé en Chine, où les normes de sécurité sont souvent ignorées pour des raisons de rentabilité et leur mise en œuvre contrôlée de manière laxiste.

Ainsi, en juillet, 15 personnes avaient été tuées et plus de dix autres blessées dans l'explosion d'un site illégal de stockage de feux d'artifice dans le Hebei (nord). En août 2014, 146 personnes avaient trouvé la mort dans l'explosion d'une usine de pièces automobiles à Kunshan près de Shanghai.

Pour l'heure, la série de gigantesques déflagrations survenues dans la nuit de mercredi à jeudi a fait au moins 50 morts et plus de 700 blessés, selon le bilan officiel. 

Avec AFP