Médicaments sans ordonnance : des prix en hausse de 9% en moyenne
Selon l’association de consommateurs Familles rurales, les prix des médicaments en vente libre se sont envolés entre 2010 et 2018. Une hausse facilitée par l’absence d’étiquettes et de tickets de caisse en pharmacie.
Jusqu’à 25% de hausse en huit ans. Les prix de certains médicaments vendus sans ordonnance se sont envolés entre 2010 et 2018, selon les résultats de l’Observatoire des prix des médicaments 2018 de l’association de consommateurs Familles rurales, révélés le 15 avril 2019 par Le Parisien.
Le prix du Nurofen aurait ainsi augmenté de 24,65%, ceux du Strepsils de 18,89%, ceux du Biafineact de 13,30% et ceux du Maalox de 11,68%. Au total, la hausse moyenne des tarifs sur un panier de médicaments communs serait de 9%. A l’origine de ces augmentations, les deux hausses successives de TVA : de 5,5 à 7% en 2012 puis de 7 à 10% en 2014, "qui ont fait mécaniquement grimper les prix de 4,3%" selon Anne Legentil, conseillère technique à Familles rurales, interrogée par Le Parisien.
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Un manque de transparence sur les prix
Mais ces hausses risquent souvent de passer inaperçues, et pour cause : Familles rurales pointe du doigt un manque de transparence sur les prix des médicaments en pharmacie. Ainsi, "75% des boîtes sont dépourvues d’étiquette" et "la moitié des médicaments sont sur des présentoirs situés derrière le comptoir des pharmacies" rapporte le Mouvement associatif dans son rapport.
Pire, le manque d’information avant l’achat ne semble malheureusement pas pouvoir être comblé par une information a posteriori puisque "seuls 39% des pharmaciens délivrent systématiquement un ticket de caisse".
Des écarts de prix considérables selon les structures
Autre problème dénoncé par l’Observatoire de Familles rurales : les écarts des prix pour un même médicament, qui restent remarquables aussi bien dans les pharmacies "physiques" que sur internet dans les pharmacies "en ligne". Selon les structures de vente, le prix d’un même médicament peut en effet passer du simple au triple.
En moyenne, l’écart tourne autour de 190 % comme c’est le cas du Nurofen dont le prix le plus bas relevé est de 1,89 € sur internet, et le plus haut de 5,50 € en officine. Et certains écarts sont encore plus remarquables. C’est notamment le cas du tube d’Activir, une crème indiquée dans le traitement des poussées d’herpès labial en application locale. Il passe de 2€99 à 9€20 en officine et de 2€49 à 6€66 sur internet, soit un écart maximal de 269% !
Pour contrer ces écarts, Familles rurales appelle les consommateurs à être vigilants et à faire jouer la concurrence : "Les médicaments ne sont pas des produits de consommation courante. En ce sens, les consommateurs ne doivent pas céder aux allégations des publicités de plus en plus agressives sur ce secteur mais en référer aux conseils des professionnels de santé que sont les pharmaciens." Elle rappelle enfin de se méfier des prix attractifs de certaines pharmacies en ligne, car d'importants frais de port s'y ajoutent généralement.