Pénurie de carburant : cinq fois plus d'intoxications liées au siphonnage

Durant la période de pénurie de carburants, le nombre d’intoxications dues au siphonnage a été multiplié par cinq. Les autorités rappellent quels sont les dangers et pourquoi cette pratique est déconseillée.

Muriel Kaiser
Muriel Kaiser
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Pénurie d'essence : cinq fois plus d'intoxications liées au siphonnagepénurie essence siphonage danger explication jimmy  —  Le Mag de la Santé - France 5


L'Agence nationale sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses) et les Centres antipoison alertent. Au cours du mois d'octobre, au plus fort de la pénurie de carburants, ces derniers ont comptabilisé cinq fois plus de personnes intoxiquées, en raison du siphonnage. 

Cette pratique consiste à "vider le réservoir d’un véhicule en créant une aspiration du carburant par la bouche à l’aide d’un tuyau. Le contenu du réservoir peut ainsi être transvasé dans un autre récipient comme un jerrican, et servir à remplir un autre véhicule par exemple", décrit l'Anses.

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Quels sont les dangers ?

Les personnes reçues dans les Centres antipoison ont siphonné le carburant à partir de réservoirs de véhicule routier, d'engins agricoles ou matériels de jardinage comme les tondeuses. Or "en aspirant dans le tuyau, on peut ingérer une petite quantité de carburant, ce qui suffit à provoquer une intoxication, et ce quel que soit le type de carburant (essence, gasoil…)", explique l'Anses.

En effet, les carburants pétroliers (très fluides, irritants et volatils) sont à l'origine de fausses routes, ce qui peut avoir de graves conséquences sur les bronches. Ainsi, la personne peut souffrir d'une pneumopathie d'inhalation, qui se manifeste d'abord par de la fièvre et une toux prolongée quelques heures après l'ingestion. "Certains patients ont présenté des troubles respiratoires nécessitant une consultation aux urgences, voire une hospitalisation", précise l'agence. 

Les personnes intoxiquées présentaient également des symptômes digestifs tels que des reflux gastriques, des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements, mais aussi des signes neurologiques comme des maux de tête, une somnolence et des vertiges, note encore l'Anses.

Que faire en cas d'ingestion ?

Si l'Anses déconseille fortement la pratique du siphonnage de carburant, elle indique comment se comporter en cas d'ingestion. Il ne faut surtout pas se faire vomir, pour éviter le passage de carburant dans les bronches puis les poumons. Ainsi, il ne faut pas non plus boire, pour éviter le risque de vomissement. En revanche, rincez-vous la bouche à l'eau. N'exercez pas une activité à risque, comme la conduite automobile ou l’utilisation de machines-outils, car la vigilance peut être altérée. Surveillez bien les symptômes respiratoires (toux, fièvre, essoufflement) qui peuvent apparaître tardivement. 

En cas d’urgence vitale (détresse respiratoire, perte de connaissance…) : appelez le 15. Hors urgence vitale, dirigez-vous vers un Centre antipoison ou consultez un médecin.