Ménopause : les traitements hormonaux sont-ils fiables ?

Longtemps décriés, les traitements hormonaux peuvent pourtant être utiles et efficaces pour faire face à certains symptômes liés à la ménopause.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Qu'est-ce que le traitement hormonal de la ménopause ?
Qu'est-ce que le traitement hormonal de la ménopause ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Peut-on vraiment faire confiance aux traitements hormonaux pour lutter contre les symptômes de la ménopause ? La réponse est oui, selon la Dre Odile Bagot, gynécologue obstétricienne.

Le traitement hormonal de la ménopause a été longtemps critiqué. Mais il y a un an, il "a fait l'objet d'une grande revue des littératures du Collège des gynécologues obstétriciens", explique la spécialiste. "Il faut savoir qu'en 2002, les études ont donné un coup d'arrêt terrible aux traitements hormonaux. Il s'agissait d'études américaines avec des produits qui n'ont jamais été donnés en France."

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Le traitement diminue le risque de certains cancers

Aujourd'hui, "si on donne les hormones (progestérones) dites biosimilaires", soit les mêmes molécules que produisaient les ovaires avant la ménopause, par voie transcutanée (sous forme de gels ou de patchs), "le risque de cancer du sein les cinq premières années du traitement n'augmente pas", affirme la Dre Odile Bagot. "On a 10 ans de recul avec 80 000 patientes. C'est sûr et prouvé", insiste-t-elle.

Prometteur, le traitement hormonal "diminue le risque de cancer du côlon, de l'estomac et du pancréas", poursuit la gynécologue-obstétricienne. En revanche, on constate "une augmentation de 1,5 du risque de cancer de l'ovaire, un cancer qui est moins fréquent", relève t-elle. 

Des risques cardiovasculaires ?

Existe-t-il également un lien entre ces traitements hormonaux et un risque cardiovasculaire accru ? "Avec des oestrogènes naturels, administrés par voie transcutanée, afin qu'ils ne passent pas par le foie mais directement dans la circulation sanguine", aucune augmentation de risque de phlébite ou d'infarctus n'est observée, rassure Odile Bagot.

Autre point positif, ces traitements administrés par voie cutanée permettent une utilisation "sur mesure". Par exemple, "si l'on a mal aux seins, cela signifie qu'on a mis un peu trop de gel, donc on va diminuer la dose", précise la gynécologue. Au contraire, "si l'on a encore des bouffées de chaleur, c'est que la dose n'est pas suffisante".