"Dormir moins de six heures entraîne des problèmes de santé"

Avec qui dormez-vous ? Que ce soit votre conjoint, votre enfant ou votre chat, cela peut perturber vos nuits. À l'occasion de la 17ème journée du sommeil le 17 mars, l'Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV) a étudié les habitudes des Français. Explications avec sa présidente, le Dr Joëlle Adrien, neurobiologiste.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec le Dr Joëlle Adrien, neurobiologiste et présidente de l'Institut national du sommeil et de la vigilance
Entretien avec le Dr Joëlle Adrien, neurobiologiste et présidente de l'Institut national du sommeil et de la vigilance
  • Selon l'étude de l'INVS, les Français dorment en moyenne 7H07 par nuit en semaine et 8H04 le week-end. Combien d'heures faudrait-il dormir par nuit dans l'idéal ?

Dr J. Adrien, neurobiologiste : "Chacun a des besoins personnels de sommeil. Mais on considère que moins de six heures, cela pose des problèmes de santé. À long terme, ce sont des problèmes métaboliques. Il y a des risques de diabète, d'hypertension très importants avec des risques cardiovasculaires. Il y a aussi des réactions inflammatoires et puis, des risques psychologiques comme le stress, la dépression… Respecter ses besoins de sommeil est extrêmement important."

  • Dormir en couple est un choix pour 77% des Français. Mais la cohabitation n'est pas toujours simple. Que faire quand cela nuit à la qualité de son sommeil ?

Dr J. Adrien : "Pour 35% des personnes, ce qui ne se passe pas bien, ce sont les ronflements. Mais la première cause de gêne, ce sont les mouvements des personnes dans le lit. Il est normal de bouger dans son lit. Quand on dort, on fait entre 40 et 60 mouvements par nuit. Cela gêne le sommeil mais ce n'est pas forcément perçu par les gens. Pour le ronflement, c'est pareil : c'est gênant et le sommeil est de moins bonne qualité. Il faut en parler. Si ça gêne vraiment, il faut trouver une solution. Un lit avec deux matelas indépendants peut être une bonne solution. Les mouvements de l'un ne vont pas gêner l'autre. Pour le ronflement, c'est un peu plus compliqué. Il y a les bouchons d'oreilles. Mais l'important, c'est d'en parler."

  • Un quart des Français dorment occasionnellement dans la même chambre que leur enfant. Est-ce que cela pose un vrai problème, notamment pour l'enfant ?

Dr J. Adrien : "Un certain nombre de parents vont prendre leur enfant dans leur chambre, dans leur lit, parce qu'il est malade… En France, ce n'est pas quelque chose que les gens font systématiquement. Mais occasionnellement oui. Il ne faut jamais que l'enfant soit dans le lit des parents. Il peut être à côté mais pas dans le lit, surtout s'il s'agit d'un bébé. Il y a des risques de mort subite parce que le bébé va étouffer. On ne va pas se rendre compte qu'on l'empêche de respirer."

  • Plus étonnant, vous avez étudié la présence d'un animal de compagnie dans la chambre. Pourquoi ?

Dr J. Adrien : "40% des personnes qui ont un animal de compagnie lui laissent libre accès à la chambre la nuit. L'animal ne dort pas d'une traite. Donc il va aller, venir, dormir 40 minutes puis aller se promener… Donc ses allées et venues vont perturber le sommeil."

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