Psychiatrie : des violences évitables

Les manifestations de violence dans les unités de psychiatrie pourraient être réduites de moitié grâce à des stratégies de prévention. Un constat fait par la Haute Autorité de santé (HAS). 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec le Dr Cédric Grouchka, membre du collège de la Haute Autorité de santé (HAS)
Entretien avec le Dr Cédric Grouchka, membre du collège de la Haute Autorité de santé (HAS)

En France, 400.000 personnes sont chaque année hospitalisées dans des services de psychiatrie. Un secteur hospitalier où la souffrance psychique mène parfois à des actes de violence verbale ou physique. On estime ainsi à 500.000 par an le nombre d'incidents, soit en moyenne trois incidents par semaine dans chaque unité d'hospitalisation en psychiatrie. 

Si environ 30% des patients hospitalisés peuvent avoir des manifestations d'agressivité, seulement 2% des patients ont de manière répétée des moments de violence. Les incidents de violence sont particulièrement fréquents dans les heures et jours qui suivent l'admission à l'hôpital et lors des hospitalisations de longue durée.

Selon ce rapport de la Haute Autorité de santé (HAS), peu d'incidents entraînent des atteintes physiques graves. Mais les impacts psychologiques sont importants aussi bien chez les patients que parmi les équipes soignantes : "accroissement de l'angoisse, tristesse et colère chez les patients et symptômes de stress post-traumatique, sentiment de culpabilité, d'impuissance et d'abandon chez les professionnels", précise la HAS.

Le rapport préconise des solutions pour aider les professionnels à gérer cette violence tout en délivrant les meilleurs soins possibles :

  • écouter le patient, connaître ses antécédents et son histoire dès son arrivée en faisant preuve de bienveillance et de considération et l'associer dans la construction de son projet de soin ;
  • identifier les signaux d’alerte propres au patient, ajuster les réponses de façon proportionnée en n'employant les mesures de contention et d'isolement qu'en ultime recours ;
  • si l’épisode violent n’a pu être évité, rassurer le patient quant à ses capacités de contrôle, restaurer le lien de confiance et revenir sur ce moment en équipe et avec le patient afin de comprendre les évènements déclencheurs.

La HAS rappelle par ailleurs que seuls 3 à 5 % seulement des actes violents dans la société seraient dus à des personnes souffrant de troubles mentaux.