Fort Boyard : le CSA dénonce une stigmatisation des troubles psys

EN BREF – Le CSA met en garde France Télévisions après la diffusion d'une séquence intitulée "L'asile"

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Capture d'écran d'une séquence de l'émission Fort Boyard du 24 juin 2017. La séquence "L'Asile" a été rebaptisée "La cellule capitonnée" la semaine suivante.
Capture d'écran d'une séquence de l'émission Fort Boyard du 24 juin 2017. La séquence "L'Asile" a été rebaptisée "La cellule capitonnée" la semaine suivante.

Le CSA a rendu publique ce 11 septembre une "mise en garde" à France Télévisions après la diffusion dans le jeu "Fort Boyard" d'une séquence intitulée "L'asile", la jugeant "caricaturale et stigmatisante à l'égard des personnes souffrant de troubles psychiatriques ou psychiques".

La séquence, diffusée sur France 2 le 24 juin, mettait en scène l'un des participants prisonnier d'une camisole de force, dans une cellule capitonnée dont il devait s'échapper. Elle avait créé la polémique auprès de plusieurs associations et collectifs, dont SOS Psychophobie, qui a dénoncé dans une pétition "une représentation dévalorisante et stigmatisante des personnes psychiatrisées et hospitalisées en psychiatrie". "À l'heure où de nombreuses associations d'usager.e.s de la psychiatrie attirent l'attention sur les abus et maltraitances médicales entourant la contention et l'isolement, une telle représentation contribue à banaliser ces pratiques en les transformant en spectacle", ajoute le texte, qui a recueilli 2.600 signatures.

"Heureusement, les camisoles de force et les cellules capitonnées n'existent plus, cela appartient à l'imaginaire. Fort Boyard est un univers de mystère, de fantasme et complètement fictionné", s'était défendue sur Europe 1 Alexia Laroche-Joubert, la productrice de l'émission estivale de France 2.`

Dans sa décision, le CSA "a regretté la diffusion d'une telle épreuve dans cette émission familiale et emblématique du service public" et rappelé que, selon son cahier des charges, le groupe audiovisuel public est tenu de veiller "au respect de la personne humaine et de sa dignité" et de contribuer "à la lutte contre les discriminations et les exclusions de toutes sortes".  "La séquence en question, caricaturale et stigmatisante à l’égard des personnes souffrant de troubles psychiatriques ou psychiques, portait atteinte aux dispositions précitées du cahier des charges de France Télévisions. En conséquence, le Conseil a demandé aux responsables de France Télévisions de veiller à mieux respecter, à l’avenir, ses obligations en matière de respect des droits et libertés et les a mis en garde contre le renouvellement de telles pratiques."

avec AFP