Quand les meubles polluent l'air intérieur

EN BREF – Dans un rapport rendu public le 14 septembre, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) rappelle que certains meubles peuvent émettre des composés volatils dangereux. L'agence a présenté une liste de 31 substances "prioritaires", préalablement à la mise en place d'un étiquetage obligatoire, prévu par le troisième plan National Santé Environnement.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Quand les meubles polluent l'air intérieur (cc-by H.Schröder)
Quand les meubles polluent l'air intérieur (cc-by H.Schröder)

Le signalement des polluants volatils émis par les produits de construction et de décoration est obligatoire (article L. 221-10 du Code de l’Environnement). Ce n'est pas encore le cas pour l'ameublement. Il y a plusieurs mois, les ministères de la Santé et de l'Ecologie ont mandaté l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) afin d'identifier les substances chimiques devant être signalées de façon prioritaire.

Les produits d'ameublement sont constitués "de multiples matériaux qui peuvent être traités, décorés ou protégés", détaille l'Anses dans son rapport.

"Sur la base de la dangerosité des substances et de leur possibilité d'être émises par des produits d'ameublement, 41 substances ont été identifiées comme substances d'intérêt, dont 31 prioritaires".

Ces substances sont toutes classées cancérogènes, mutagènes et/ou toxiques pour la reproduction. Parmi ces 31 substances[1], "21 sont d'ores et déjà mesurables par la norme ISO 16000 utilisée dans le cadre de la procédure d'étiquetage des produits de construction et de décoration".

Au terme de son avis, l'agence préconise de limiter l'exposition de la population à ces substances et de tendre, à terme, vers une interdiction de ces substances, "dans l'objectif d'éviter la mise sur le marché de tout produit d'ameublement pouvant induire une exposition à ces polluants, quelle qu'en soit la concentration".

L'Anses juge enfin nécessaire d'élargir l'examen des émissions polluantes à l'ensemble des biens de consommation (désodorisants, encens, produits d'entretien…) "en vue d'un futur étiquetage de ces produits".

Selon l'agence, l'entrée en vigueur de l'étiquetage obligatoire des meubles est prévue "à l'horizon 2020".

 


[1] Ces substances sont essentiellement des solvants : le benzène, l'ethylbenzène, le trichlorométhylbenzène, le formaldéhyde, le styrène, l'acétaldéhyde, le naphtalène, le benzophénone, le tétrachloroéthylène, le dichlorométhane, , l'acide perfluorooctanoïque, les phtalates de benzyle et de butyle, le Phtalate de dibutyle, le phtalate de diisobutyle, le Phtalate de di-n-hexyle, le tris(2-chloroethyl) phosphate, l'acide perfluorooctanesulfonique (et ses sels), le phtalate de bis(2-éthylhexyle), le 2-méthoxyéthanol, le 1,2-dichloroéthane, le 1,2,3-trichloropropane, le 1-ethyl-2-pyrrolidinone, le 2-Ethoxyethanol, le 4-methyl-2-pentanone, l’acétate de 2-ethoxyethyle, les n,n-diméthylformamide, le 1-methyl-2-pyrrolidone, l'acétate de 2-methoxypropyl, le bis(2-méthoxyéthyl)éther, et l'acide perfluorooctanesulfonique et ses sels.

Selon l'Anses, chaque année en France, la pollution de l'air intérieur serait à l'origine d'au moins 20.000 décès.