Pollution : 9 personnes sur 10 respirent un air trop pollué

La pollution tue 7 millions de personnes par an dans le monde soit plus que les accidents de la route, le sida, le diabète et la tuberculose cumulés. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
En 2017, 4,2 millions de décès ont été imputables à la pollution de l’air ambiant.
En 2017, 4,2 millions de décès ont été imputables à la pollution de l’air ambiant.  —  ©Visual Hunt

"La pollution de l’air est une menace pour nous tous, mais les populations les plus pauvres et les plus marginalisées sont les premières à en souffrir", a expliqué le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un communiqué de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié le 2 mai. Pour le Directeur général de l’organisation, lutter contre l'exposition aux particules fines est une urgence. En effet, d’après les dernières estimations de l’OMS, dans le monde, l’année dernière, 4,2 millions de décès ont été imputables à la pollution de l’air ambiant. A titre de comparaison, au niveau mondial, 1,3 millions de personnes sont mortes dans un accident de la route en 2017.

Mais ce qui inquiète tout particulièrement l’OMS, c’est la pollution de l’air intérieur, qui a entraîné 3,8 millions de décès l’année dernière. Aujourd’hui encore, plus de 40% de la population mondiale de dispose pas de combustibles de cuisson propres. "On ne peut pas accepter que plus de 3 milliards de personnes – surtout des femmes et des enfants – continuent de respirer tous les jours des fumées mortelles émises par des fourneaux et des combustibles polluants à l’intérieur de leurs habitations. Si nous n’agissons pas très vite, le développement durable restera une chimère", s’alarme Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Un problème qui concerne peu les pays développés : la quasi-totalité des décès dus à la pollution de l’air se produisent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire (en premier lieu en Asie et Afrique). A l’inverse, dans les pays à revenus élevés – notamment en Europe et sur le continent américain – les niveaux d’exposition sont moindres. Mais les habitants y sont tout aussi sensibles : celle-ci diminue en effet leur espérance de vie de 2 à 24 mois en moyenne. L’exposition aux particules fines, qui pénètrent les poumons et  le système cardiovasculaire, cause en effet des maladies graves, dont des cancers du poumon et des infections respiratoires, comme la pneumonie.

Pour obtenir ces chiffres, pour la première fois, l’OMS a recueilli les données de plus de 4 300 villes, dans 108 pays. La pollution de l’air est principalement causée par l’industrie, les transports, les centrales électriques au charbon et l’utilisation inefficace de l’énergie par les ménages. L’incinération des déchets et la déforestation, qui entraînent le relâchement de sable et de poussières, sont également en cause. Des données qui ne semblent pas réllement inquiéter les leaders mondiaux. "De nombreuses mégalopoles du monde entier présentent des résultats 5 fois supérieurs aux niveaux fixés par les lignes directrices de l’OMS pour la qualité de l'air", déplore la Dre Maria Neira, Directrice du Département Santé publique de l’OMS.