Grenoble expérimente les bus "renifleurs" de pollution

L'agglomération a installé des capteurs sur une vingtaine de véhicules pour localiser précisément les zones à taux élevés de particules fines et permettre à ses riverains d'adapter leurs trajets quotidiens.

La rédaction d'Allo Docteurs
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C'est une ville encerclée par les montagnes d'où l'air pollué a du mal à s'échapper... Grenoble est régulièrement touchée par des pics de pollution. Pour mieux comprendre où et quand sévissent les particules fines qui en sont responsables, l'agglomération a lancé une expérimentation unique en France. L'idée est d'ajouter aux capteurs fixes qui existent dans toutes les grandes villes, des capteurs mobiles, embarqués sur le toit d'une vingtaine de bus.

L'avantage de ces "bus renifleurs", c'est qu'ils indiquent aussi les mini-pics de pollution très localisés. "C'est un boîtier électronique qui mesure et remonte les données collectées à une base centralisée pour qu'on puisse connaître en permanence la qualité de l'air dans plusieurs endroits de la ville", explique Boris Quiblier, chef d'équipe à la Société d'Économie Mixte des Transports de l'Agglomération Grenobloise (Semitag).

Des cartes en temps réel

L'objectif de cette expérimentation est de proposer à terme des cartes de la pollution aux particules fines en temps réel avec une marge d'erreur de moins de 10 mètres, afin que chacun puisse adapter ses trajets quotidiens pour protéger sa santé.

Un système qui serait particulièrement précieux pour Anne, une Grenobloise atteinte d'une BPCO. Elle vit avec une assistance en oxygène permanente pour compenser son insuffisance respiratoire. Jusqu'à présent, pendant les pics de pollution, elle évite de sortir de chez elle : "J'ai du mal à respirer, plus qu'à la normale, et puis ça me fait gratter la gorge, ça me pique les yeux et le nez", explique-t-elle. Les futures cartes des zones plus ou moins polluées pourraient lui permettre de trouver des trajets de sortie "sécurisés".