Alerte à la pollution chimique de crèches et écoles d’Ile-de-France

Une association réclame une meilleure information du public sur la pollution aux hydrocarbures, au plomb et au chlore des établissements accueillant des enfants en région parisienne.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Onze enfants ont présenté une brûlure du second degré et un enfant a dû recevoir une greffe de peau pour une brûlure au troisième degré à la fesse
Onze enfants ont présenté une brûlure du second degré et un enfant a dû recevoir une greffe de peau pour une brûlure au troisième degré à la fesse  —  Photo credit: Kathy Cassidy via VisualHunt / CC BY-NC-SA  

Hydrocarbures, solvants chlorés, plomb... Certaines crèches et établissements scolaires de Paris et d'Ile-de-France sont installés sur des sols pollués, assure l'ONG Robin des bois, réclamant une meilleure information du public.

L'association a indiqué avoir obtenu auprès de la Commission d'accès aux documents administratifs des diagnostics réalisés lors d'une campagne lancée en 2012-2013 par le ministère de la Transition écologique, qu'elle publie sur son site. "La diffusion de ces diagnostics a été beaucoup trop confidentielle, ils auraient dû être partagés avec les parents d'élèves, les enseignants et les enfants" en âge de les comprendre, dénonce vendredi 17 novembre Jacky Bonnemains, porte-parole de Robin des bois.

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Selon l'ONG, en Ile-de-France (hors Paris), 4% des 123 établissements accueillant des enfants et adolescents doivent "faire l'objet d'aménagements et de précautions d'usage" (classés C, niveau le moins grave), comme la fermeture de jardins pédagogiques ou l'amélioration de la ventilation, et 58% "doivent faire l'objet d'une vigilance renforcée sur le long terme" (classés B).

Une crèche fermée à cause de la teneur en plomb

A Paris intra-muros, sur les 40 crèches diagnostiquées, 52% sont classées B et 23% sont classées C. Parmi ces dernières, certaines ont déjà fait l'objet de mesures comme celle des Petites écuries dans le Xe arrondissement qui a été fermée. Des teneurs en plomb de 1.400 mg/kg avaient été mesurées dans les sols du jardin pédagogique, alors que le Haut Conseil de la Santé publique recommande un dépistage du saturnisme infantile à partir de 300mg/kg.

"La situation a été maîtrisée dès la réception des premières notifications et la sécurité des enfants comme des personnels a été et sera toujours privilégiée", assure-t-on du côté de la mairie de Paris. "Les dernières analyses réalisées nous permettent de réaffirmer qu’il n’y a aucun danger pour la santé des professionnels et des enfants et un courrier en ce sens sera adressé aux familles concernées."

Ces diagnostics, sur la teneur des différents polluants, ont mis en évidence "un parc scolaire et de crèches ancien, qui date en moyenne des années 1920-30 et autour de ces écoles sont venus s'agglomérer stations-services, teintureries, blanchisseries, garages, petites industries qui ont fermé mais ont laissé sur place perchloréthylène et hydrocarbures", explique M. Bonnemains.

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Certains établissements plus récents construits sur des friches "pas dépolluées" sont également concernés, comme une crèche du XXe arrondissement qui devrait être fermée "dans les meilleurs délais", ajoute le porte-parole, notant que ces informations étaient également importantes pour les riverains également concernés par la présence de polluants.

"Il ne suffit pas de fermer les portes, de purger les robinets, d'ouvrir les fenêtres et de condamner des pièces, il faut extraire les sources de pollution", insiste Robin des bois dans un communiqué, notant que "cette dépollution coûte cher".

Avec AFP