Herpès de type 1 : 67% de la population mondiale infectée, selon l'OMS

Environ 3,7 milliards de personnes âgées de moins de 50 ans (soit 67% de la population) seraient infectées par le virus de l'herpès simplex de type 1 (HSV-1), selon la première estimation mondiale jamais réalisée, publiée ce 28 octobre dans la revue PLoS ONE. Des données surprenantes, mais solides, sur lesquelles l'OMS attire aujourd'hui l'attention.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Il existe deux types de virus de l'herpès simplex. Le premier est le HSV-1, qui se transmet principalement par contact muqueux et provoque essentiellement l'herpès orofacial/labial ou "bouton de fièvre", et dans une moindre mesure l'herpès génital. Le second est le HSV-2, sexuellement transmissible (par contact peau à peau), est responsable de la grande majorité des herpès génitaux. Ces deux infections sont très contagieuses et, jusqu'à présent, incurables.

Des chercheurs britanniques, étasuniens et suisses ont synthétisé des données sur les diagnostics de HSV-1 provenant des registres de six agences régionales de l'OMS. Les résultats de leur analyse, publiée dans PLoS ONE, sont stupéfiants : dans le monde, entre 3,4 et 3,9 milliards d'hommes et femmes âgés entre 0 et 49 ans étaient porteurs du virus HSV-1 en 2012. Les régions les plus touchées sont l'Afrique, l'Asie du Sud-Est et le Pacifique occidental[1].

Entre 67 et 212 millions de personnes âgées de 15-49 ans seraient infectées par le HSV-1 génital, "principalement dans les Amériques, en Europe et dans le Pacifique occidental", insiste l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué. L'organisation estimait plus tôt dans l'année que 417 millions de personnes âgées de 15-49 ans étaient porteuses du HSV-2, ce qui élèverait "à plus d’un demi-milliard" les cas d’infections génitales liées à ces virus.

L'OMS a déclaré que "compte tenu de l'absence d'un traitement permanent et curatif pour HSV-1 et HSV-2, [elle] et ses partenaires travaill[ai]ent à accélérer le développement de vaccins et de microbicides HSV topiques, qui auront à l'avenir un rôle crucial dans la prévention de ces infections. Plusieurs candidats vaccins et microbicides sont actuellement à l'étude."

"Les personnes atteintes de symptômes de l'herpès oro-labial peuvent faire face à la stigmatisation sociale, et peuvent éprouver de la détresse psychologique", note l’OMS. "Chez les personnes ayant un système immunitaire faible, tels que ceux présentant une infection avancée au VIH, les symptômes du HSV-1 peuvent être plus graves, et les récidives plus fréquentes." Dans des cas rares, le HSV-1 peut entraîner une encéphalite ou une maladie oculaire.
 

Source : Global and Regional Estimates of Prevalent and Incident Herpes Simplex Virus Type 1 Infections in 2012. Katharine J. Looker et al. PLoS ONE, 28 oct. 2015 doi: 10.1371/journal.pone.0140765

 


[1] Région par région, les estimations de la prévalence de HSV-1 chez les personnes âgées de 0-49 en 2012 :

  • Amériques: 178 millions de femmes (49%), dont 6 millions de nouvelles infections (n.i); 142 millions d'hommes (39%), dont 5 millions de n.i
  • Afrique: 350 millions de femmes (87%), dont 17 millions de n.i ; 355 millions d'hommes (87%), dont 18 millions de n.i ;
  • Méditerranée orientale: 188 millions de femmes (75%), dont 6 millions de n.i ; 202 millions d'hommes (75%), dont 7 millions de n.i ;
  • Europe: 207 millions de femmes (69%), dont 5 millions de n.i ; 187 millions d'hommes (61%), dont 5 millions de n.i ;
  • Asie du Sud-Est: 432 millions de femmes (59%), dont 13 millions de n.i ; 458 millions d'hommes (58%), dont 14 millions de n.i ;
  • Pacifique occidental: 488 millions de femmes (74%), dont 11 millions de n.i ; 521 millions d'hommes (73%), dont 12 millions de n.i.

Symptômes de la maladie

L'herpès est une infection permanente, qui peut être associée à des symptômes légers. Même en cas d’absence de symptômes, elle peut être diagnostiquée par la détection dans le sang d'anticorps contre le HSV-1 ou HSV-2.

Lorsqu’un herpès génital se déclare, ses symptômes sont l’apparition d’ampoules ou d’ulcères, génitaux ou anaux. Ces symptômes se traitent avec des antiviraux. Toutefois, après un premier épisode, la maladie peut réapparaître. L’OMS note que les récidives de l'herpès génital dues à HSV-1 sont généralement beaucoup moins fréquentes que pour le HSV-2.