Arthrite, polyarthrite... : les articulations en souffrance

L'arthrite englobe plus d'une centaine d'affections différentes, allant des formes bénignes aux formes potentiellement invalidantes, comme la goutte, la polyarthrite rhumatoïde ou la spondylarthrite. Leur prise en charge a été transformée par les biothérapies.

La rédaction d'Allo Docteurs
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L'explication de Jimmy sur les douleurs articulaires
L'explication de Jimmy sur les douleurs articulaires  —  Le Mag de la Santé - France 5

L'arthrite se caractérise par l'inflammation du tissu qui tapisse l'intérieur de l'articulation. Ce tissu est la membrane qui délimite l'articulation et qui relie les extrémités osseuses recouvertes de cartilage. Cette membrane est appelée synoviale, et elle sécrète le liquide synovial, un lubrifiant qui protège les os et facilite les mouvements. 

Quels sont les symptômes d'une arthrite ?

L'inflammation entraîne deux phénomènes : d'une part, le liquide est produit de façon excessive et s'accumule dans l'articulation et d'autre part, des cellules de la membrane prolifèrent, du coup elle s'épaissit. L'inflammation provoque aussi la libération d'enzymes et de radicaux libres qui vont attaquer le cartilage, l'os, et parfois même les tendons à proximité. Résultat, un œdème des tissus mous apparaît, la zone inflammatoire gonfle et il y a un gonflement de l'articulation.

Les articulations se déforment et deviennent douloureuses. La douleur inflammatoire est présente au repos elle n'est pas provoquée par l'effort. Elle est plus souvent nocturne avec une sensation de raideur matinale nécessitant un dérouillage le matin. Quand elle touche plusieurs articulations, on parle de polyarthrite. L'arthrite peut être aigue, ou évoluer sur un mode chronique.

Quelles sont les causes de l'arthrite ?

L'arthrite a de nombreuses origines. Elle peut être liée à une infection, comme le VIH, les hépatites, une endocardite, certaines IST (Chlamydia, gonorrhée), etc. Ou elle peut être due à l'accumulation de cristaux dans les articulations, par exemple dans la goutte ou la chondrocalcinose. Ou encore, c'est un rhumatisme inflammatoire chronique, comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, la spondylarthrite ankylosante, le rhumatisme psoriasique, etc. 

Ce sont les examens complémentaires qui permettent d'affiner le diagnostic : le médecin s'aide d'une prise de sang, d'une ponction du liquide contenu dans l'articulation, de radios, parfois de biopsie ou d'échographie (voir ci-dessous) en fonction des symptômes.

Comment soigner l'arthrite ?

Le traitement des arthrites repose sur la prise en charge de la douleur avec des antalgiques et des anti-inflammatoires, et un traitement de fond dans le cas de rhumatismes chroniques et qui a pour but de diminuer l'activité de la maladie (hydrochloroquine, méthotrexate, sulfasalazine, immunosuppresseurs comme l'azathioprine et cyclophosphamide).

Des antibiotiques sont données si elle est provoquée par une bactérie. Le méthotrexate est utilisé depuis de nombreuses années dans les maladies auto-immunes et les connectivites. 

La goutte est traitée depuis longtemps par l'allopurinol, un médicament servant à diminuer la production d'acide urique, produit en excès par le corps ; un régime alimentaire approprié est recommandé également. 

Le fébuxostat réduit également le taux d'acide urique : il est donc efficace contre la goutte mais doit être utilisé avec précaution chez les patients ayant des antécédents cardiovasculaires.


Les biothérapies pour les rhumatismes inflammatoires ou auto-immuns

Depuis plus de dix ans, les biothérapies ont transformé la prise en charge des rhumatismes inflammatoires et auto-immuns

Ces médicaments ont la capacité de bloquer l'inflammation et ils sont efficaces dans 60 à 80% des cas mais ne sont pas indiqués chez tous les patients. Ils majorent de plus le risque d'infection. Leurs effets ne durent pas, il faut alors changer de molécule et trouver un autre produit parmi la dizaine de molécules existantes pour à nouveau stopper l'inflammation. Il s'agit des anti-TNF-alpha comme l'infliximabn le golulimab, ou du tocilizumab, de l'abatacept, etc, ou des anti-JAK.

Pour que le patient soit bien informé sur le traitement et ses effets secondaires, il doit suivre une éducation thérapeutique donnée par des infirmières. Le Dr Marie-Pascale Manet Chopin, rhumatologue au groupe hospitalier Diaconesses-Croix Saint-Simon, explique l'intérêt de cette éducation thérapeutique : "Les patients doivent s'autogérer avec le produit et doivent savoir quand ils peuvent faire leur injection, quand ils ne peuvent pas se la faire". 

Selon le Dr Manet Chopin, l'éducation thérapeutique est aussi intéressante dans la polyarthrite "pour que le patient sache se gérer notamment en modifiant la dose de corticoïdes en cas de poussée, en prenant un anti-inflammatoire en cas de besoin… Plus le patient connaît sa maladie, plus il se connaît lui-même, mieux il arrive à se traiter".

Les patients doivent consulter leur rhumatologue pour s'assurer que la biothérapie fonctionne bien et qu'ils ne développent aucun effet secondaire.

L'échographie, un examen de référence

L'échographie est de plus en plus utilisée pour évaluer les effets d'un traitement ou réorienter un diagnostic. Cet appareil utilise les ultrasons qui permettent de visualiser tous les tissus entre la peau et l'os, et d'examiner l'état des articulations.

Pour valider un diagnostic, les rhumatologues peuvent utiliser le mode doppler de l'échographie. Le doppler est un mode d'ultrasons (sans risque pour la santé du malade) qui permet de mettre en évidence par une couleur rouge les liquides qui circulent dans l'articulation, et ainsi de vérifier s'il y a ou non une inflammation. L'échographie peut donc permettre aux rhumatologues d'affiner leur diagnostic.

L'autre utilisation de l'échographie en rhumatologie, c'est d'évaluer les effets d'un traitement. Pour cela, le médecin recherche avec la fonction doppler des signes d'inflammation dans l'articulation douloureuse.

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