Le tassement vertébral, ou "fracture vertébrale", une urgence chirurgicale

Deux fois sur trois, le tassement vertébral n'entraîne aucun signe, aucune douleur. Ce terme de tassement a été abandonné au profit de "fracture vertébrale", plus représentative de la gravité de cette affection. Quels sont les traitements pour redresser la colonne ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Le tassement vertébral, ou "fracture vertébrale", une urgence chirurgicale

Qu'est-ce que la fracture vertébrale ?

Michel Cymes et Marina Carrère d'Encausse expliquent le tassement de vertèbres, ou fracture vertébrale
Michel Cymes et Marina Carrère d'Encausse expliquent le tassement de vertèbres, ou fracture vertébrale

Ce sont 33 petits os qui s'empilent les uns sur les autres, comme une pyramide à la fois très souple et très solide. Les vertèbres forment une colonne indispensable à notre posture et notre maintien. Mais quand elles se brisent, les dommages sont considérables.

Les vertèbres ont des formes très particulières selon leur position dans la colonne vertébrale. Le corps vertébral, rond, est relié par des pédicules, de chaque côté, à la partie arrière composée de différentes "pointes" appelées apophyses. Au centre, les vertèbres sont percées pour entourer la moelle épinière. C'est à cet endroit que transitent les influx nerveux du cerveau vers l'ensemble du corps pour commander différentes fonctions.

Les vertèbres jouent donc un rôle de protection essentiel en entourant cette moelle. Par conséquent, lorsqu'une vertèbre se fracture, les conséquences peuvent être dramatiques avec d'importantes paralysies selon la localisation de l'atteinte. Ces risques sont accrus en cas de choc très violent, lors d'un accident de voiture ou d'une chute par exemple.

Si la colonne vertébrale a subi un mouvement brutal de flexion ou de torsion, la fracture s'accompagne souvent d'une atteinte de toute l'articulation qui entoure la vertèbre. La menace peut alors être immédiate pour la moelle, il s'agit d'une urgence chirurgicale. L'intervention peut aussi s'imposer lors d'un traumatisme moins important si un fragment d'os risque de se déplacer et d'atteindre la moelle.

Dans tous les cas, la douleur est très aiguë. Cela génère un réflexe d'immobilité qui a un rôle protecteur en attendant une éventuelle opération. Parfois, l'immobilité est même imposée par les médecins pour éviter l'atteinte neurologique.

La pose d'implants

En cas de fracture de vertèbres traumatique, la pose d'implant peut être proposée. L'objectif de l'intervention est à la fois de protéger la moelle et de stabiliser la colonne vertébrale dans une bonne position. Car l'équilibre de cet axe fondamental du corps repose sur une alternance subtile de courbures entre ces différentes parties.

Il est parfois préservé sans opération avec un corset qui va fonctionner exactement sur le même principe qu'un plâtre sur une jambe ou un bras cassé. Il s'agit d'éviter un mouvement dangereux et de "guider" la cicatrisation de l'os. Le choix de cette option dépend de la nature et de la localisation de la fracture au niveau du dos. Mais aussi de la vie des patients, plus ou moins adaptée à cette contrainte très forte.

La vertébroplastie

Un autre facteur à prendre en considération est le vieillissement du squelette. Car la première cause des fractures de vertèbres reste l'ostéoporose. Une perte de substance osseuse liée à l'avancée en âge qui entraînerait près de 50.000 fractures de vertèbres par an.

Le terme longtemps employé était celui de "tassement". Car la vertèbre fragilisée peut alors se fissurer doucement sans aucun mouvement particulier. Elle finit par perdre plusieurs centimètres de hauteur. Souvent, la cicatrisation est spontanée et parfois même indolore. Si ce n'est pas le cas, des rhumatologues spécialisés peuvent stabiliser la fracture à l'aide de ciment. On parle de vertébroplastie ou encore de cimentoplastie. Le radiologue comble la fracture avec un ciment spécial.

Il existe des traitements de fond pour lutter contre l'ostéoporose lorsque le risque de fracture est avéré. Ils améliorent la densité osseuse. Leur action sera facilitée par l'arrêt du tabac et une activité physique régulière comme la marche. Toute douleur persistante au niveau de la colonne vertébrale nécessite une consultation médicale.

L'autonomie retrouvée

Une douleur terrible au niveau des lombaires puis la fracture…
Une douleur terrible au niveau des lombaires puis la fracture…

La douleur survient le plus souvent au niveau des lombaires. Elle n'apparaît pas toujours au moment de la fracture et peut survenir plus tard et se prolonger. Elle s'accompagne parfois d'une déformation du dos qui est causée par la fracture.

La diminution de la taille est un indice pour poser le diagnostic : quand on a perdu trois centimètres, une fracture vertébrale est recherchée. Un bilan est alors nécessaire, afin de trouver la cause de la fracture : une métastase, une maladie de l'os autre que l'ostéoporose, comme le rachitisme.

La kyphoplastie

Michel Cymes et Benoît Thevenet expliquent la kyphoplastie.
Michel Cymes et Benoît Thevenet expliquent la kyphoplastie.

Lorsque la colonne vertébrale est très tassée à cause des fractures, on utilise une technique appelée la "kyphoplastie". Cette opération utilise le même principe que la vertébroplastie, mais avant d'injecter du ciment pour consolider l'os, on introduit un ballon dans la vertèbre. En le gonflant, il est alors possible de lui redonner sa forme initiale et de redresser ainsi la colonne.