Sa maladie confondue avec des sévices, elle est retirée à ses parents

Accusés à tort en 2012 de maltraitance sur leur fille en réalité atteinte d'angioedème, maladie rare associée à l'apparition de marques évocatrices de coups, des parents vont demander réparation aux experts, selon leur avocat qui confirme une information du quotidien Le Parisien.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Sa maladie confondue avec des sévices, elle est retirée à ses parents

Louna a été séparée de ses parents durant trois ans et demi (voir encadré), la justice pensant qu'elle subissait des sévices. Mais la fillette, comme sa mère (et comme son petit frère, né après le début de l'affaire), souffrait d'angioedème, qui laisse des traces sur le corps pouvant laisser penser à des bleus provenant de coups.

"Une assignation civile devant le TGI de Nancy demandant la condamnation des experts à réparer le préjudice subi par les parents (en raison de leur erreur de diagnostic, NDLR) sera délivrée la semaine prochaine", a précisé à l'AFP Me Gérard Welzer, du barreau d’Épinal. Le préjudice a "été quantifié dans l'assignation, mais nous ne donnons pas le montant publiquement", a ajouté l'avocat.

"En parallèle, nous avons contacté les trois experts pour essayer de trouver une solution amiable, mais nous n'avons pas eu de réponse pour le moment. On a eu des contacts mais pas de proposition financière de la part de leur assurance professionnelle", a aussi dit Me Welzer.

Aucune prise de sang pour confirmer l'hypothèse d'un angioedème

L'affaire avait démarré en février 2012 sur un signalement d'hématomes sur la petite Louna, âgée de trois mois. "Les parents avaient prévenu que la mère était atteinte d'une maladie rare héréditaire et les magistrats avaient demandé aux experts médicaux de vérifier ce point", a raconté Me Welzer.

"Or aucun des trois experts mandatés n'a fait faire de prise de sang qui aurait permis de vérifier que l'enfant était bien atteinte de la même maladie (que sa mère). Et leurs conclusions écartaient le diagnostic de cette maladie", accuse-t-il. "C'est le reproche qu'on leur fait".

"Les magistrats qui ont mis en examen les parents ont été trompés par ces conclusions d'experts", a souligné Me Welzer.

Avec AFP

Louna avait été retirée à ses parents en 2012 et placée en famille d'accueil. Ses parents avaient été relaxés en juin 2015 par le tribunal correctionnel de Nancy, grâce au rapport d'une pédiatre de Grenoble, appartenant au centre de référence de cette maladie rare (le Creak). Ils n'ont récupéré leur enfant qu'en août 2015.