#JeSuisGrosseDonc : sur Twitter, les personnes en surpoids dénoncent la grossophobie

Les témoignages se multiplient pour dénoncer la grossophobie autour des #JeSuisGrosDonc et #JeSuisGrosseDonc. La discrimination envers les personnes grosses reste un sujet méconnu qui suscite la polémique. 

Alicia Mihami
Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration. Crédits Photo : ©Shutterstock
Image d'illustration. Crédits Photo : ©Shutterstock

Après #Plusde70kgEtSereine, aujourd’hui c’est sous les #JeSuisGrosseDonc et #JeSuisGrosDonc que les personnes en surpoids témoignent de la grossophobie qu’elles subissent quotidiennement. 

De la discrimination des médecins, qui incriminent leur poids au moindre problème de santé, au mobilier urbain inadapté en passant par la difficulté de s’habiller à sa taille, la grossophobie est présente à tous les niveaux. De quoi faire du quotidien des personnes grosses un véritable combat. 

 

Mais le surpoids reste l’objet de bon nombre d’idées reçues notamment une qui a la dent dure. Les personnes grosses seraient responsables de leur poids, il suffirait donc de maigrir et de faire un peu de sport pour perdre. D’où ce #, qui, comme d’autres avant lui (#Plusde70kgEtSereine), permet aux principaux concernés de témoigner :  

Alors que l’idée était de permettre aux personnes de partager leurs expériences pour éveiller les consciences, le #JeSuisGrosDonc a vite été détourné, en une illustration parfaite de la grossophobie

Des centaines de “trolls”, ces internautes mal intentionnés, suggèrent à ceux qui témoignent d’arrêter de se plaindre, de faire du sport ou encore de manger moins. 

Des réactions violentes, qui montrent que la complexité des mécanismes liés à la prise de poids est loin d’être comprise de tous. Y compris par des concernées. Parmi les tweets de témoignages, on trouve aussi des personnes en surpoids qui vantent leur routine sportive, leur perte de poids avec ou sans chirurgie etc...

 

Une attitude qui peut être culpabilisante pour d’autres personnes grosses qui n’arrivent pas à maigrir, ou qui ne le souhaitent pas. Car l’idée qu’on puisse être gros et en bonne santé, ou qu’une personne grosse fasse du sport pour autre chose que maigrir, reste difficilement audible aujourd’hui. 

En janvier dernier, le Cosmopolitan américain avait d’ailleurs fait polémique, en mettant en Une des femmes grosses avec le titre “This is healthy !” (C’est aussi ça la santé). Pour certains, une telle Une relevait de l’apologie de l’obésité. 

Le #JeSuisGrosseDonc essuie aujourd’hui les mêmes accusations. Pourtant dans ces témoignages, il n’est pas question de promouvoir le surpoids, mais de réclamer de la visibilité, de la tolérance. Et d’être écouté, au cœur d’une société qui perçoit toujours le surpoids comme une tare.