Traquez les tiques pour enrichir la "tiquothèque" !

Contre les tiques, la meilleure tactique c'est l'attaque… scientifique. Afin d'en savoir plus sur ce problématique insecte, l'Inra vous invite à les traquer pour alimenter leur "tiquothèque" !

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Depuis l’été 2017, l'Inra a lancé une collecte auprès des particuliers pour dresser une cartographie des tiques piqueuses, et déterminer les différents agents infectieux transmis par ce parasite.

"Le projet est né de la volonté […] de faire avancer nos connaissances en profitant de l'observation des citoyens de leur environnement", a expliqué à l’AFP Pascale Frey-Klett, directrice de recherches à l'Inra de Champenoux.

Des kits de collecte contenant une pince à tique et un tube de stockage sont régulièrement distribués au public arpentant forêts et prairies : professionnels, scouts, promeneurs, sportifs… Toutes les bonnes volontés sont sollicitées pour mener la traque.

Un vaste maillage géographique

Depuis plus d’un an, des enveloppes envoyées de tous les départements de France parviennent chaque semaine sur le site de collecte. Les personnes travaillant sur projet de la « tiquothèque » (autrement dit, une "bibliothèque des tiques" !) placent les insectes dans un sac plastique numéroté, associé à une base de données qui précise les conditions de prélèvements renseignés par les expéditeurs (une personne ou un animal a-t-il été piqué ? où ? quand ?).

L'ADN de la tique est ultérieurement extrait, et étudié dans le laboratoire de Champenoux ou sur un site de l'Inra à Maisons-Alfort (Val-de-Marne).

Plus de 3.100 missives ont été reçues au centre de Champenoux. "Pour avoir une prévention efficace, il faut connaître de manière précise l'écologie des tiques", explique la directrice de recherche. "Plus on aura d'échantillons, plus on aura d'informations sur la tique, son comportement, sa répartition géographique".

Une collecte virtuelle (c’est plus pratique !)

L’Inra, en partenariat avec le ministère de la Santé et l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), a également lancé une application gratuite pour cartographier les tiques sur le territoire. Avec "Signalement tique", 11.000 recensements ont déjà été réalisés, dont 7.000 au premier semestre 2018.

Ceux-ci ne concernent pas nécessairement des morsures sur l’homme. Toutefois, de début juillet 2017 à fin avril 2018, 4.198 morsures sur des humains ont été signalées, principalement sur des adultes de 20 à 60 ans (56%), le plus souvent dans les massifs forestiers (53%), mais aussi dans les jardins privés (27%).  

Il existe près de 900 espèces de tiques dans le monde, mais quelques-unes seulement transmettent des maladies. La plus connue est la borreliose de Lyme, qui peut entraîner notamment fatigue, douleurs articulaires et problèmes cardiovasculaires ou neurologiques. En France, 25.000 nouveaux cas sont recensés chaque année.

avec AFP