Maladie de Lyme : deux professionnels de santé devant la justice

La maladie de Lyme est-elle notoirement sous-évaluée en France ? Alors que le gouvernement vient d'annoncer un plan national d'action, la controverse s'est invitée à la cour d'appel de Colmar, où deux professionnels de santé sont rejugés vendredi pour avoir utilisé des méthodes alternatives.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Maladie de Lyme : deux professionnels de santé devant la justice

Viviane Schaller, 68 ans, est poursuivie pour avoir appliqué dans son laboratoire d'analyses biologiques à Strasbourg - et aujourd'hui fermé sur décision des autorités sanitaires -, un protocole de dépistage non homologué.

Pendant des années, elle a annoncé à des milliers de patients qu'ils étaient porteurs de cette pathologie infectieuse transmise par les tiques, alors même qu'on leur avait longtemps affirmé le contraire. Aujourd'hui encore, la pertinence de ce diagnostic reste controversée.

Selon Mme Schaller, poursuivie pour "escroquerie" car elle faisait prendre en charge par l'Assurance maladie des tests qui n'auraient pas dû être remboursés, les protocoles officiels sont inadaptés et ne permettent de détecter qu'une très faible proportion des cas de Lyme.

Son coprévenu, Bernard Christophe, 67 ans, est lui poursuivi pour avoir fabriqué et commercialisé hors du cadre réglementaire un remède à base d'huiles essentielles de plantes, baptisé "Tic Tox".

Neuf mois de prison avec sursis en première instance

En première instance, en novembre 2014, les deux diplômés en pharmacie avaient été condamnés à neuf mois de prison avec sursis et à d'importantes indemnités par le tribunal correctionnel de Strasbourg.

Soutenus par des milliers de patients en colère, réunis en associations, ils assurent avoir été condamnés pour avoir dénoncé le "déni" par les pouvoirs publics de cette maladie potentiellement très invalidante, qui peut provoquer douleurs persistantes et paralysies, et ont fait appel. 

Le nouveau procès se tient alors que le gouvernement a annoncé fin septembre un "plan national" pour améliorer la prise en charge de la maladie de Lyme, notamment autour du développement de nouveaux tests de diagnostic.