Sida : chez les jeunes, les idées fausses ont la vie dure

Un tiers des jeunes ont des représentations faussées sur le sida et ses modes de transmission. Une méconnaissance qui s'accompagne de l'augmentation des pratiques à risque. C'est le constat dressé par un sondage mené auprès de 15-25 ans, publié à l'occasion du Sidaction 2016.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec Florence Thune, directrice des programmes France/ Sidaction
Entretien avec Florence Thune, directrice des programmes France/ Sidaction

Manque de connaissances, sentiment d'invincibilité face aux risques liés au virus… le sondage mené par l'Ifop auprès de 1.001 personnes âgées de 15 à 25 ans, fait état d'une détérioration du niveau d'information sur le VIH et les modes de contamination. 20% des jeunes interrogés pensent que le virus du sida peut se transmettre en embrassant une personne et 15% en s'asseyant sur un siège de toilettes publiques.

Une méconnaissance qui entraîne un développement des pratiques à risques. Or, la question du dépistage est loin de s'imposer comme une évidence. Ainsi, au cours des douze derniers mois, 9% des jeunes déclarent s'être exposés fréquemment à un risque de contamination, un pourcentage qui a progressé de trois points par rapport au même sondage de 2015. Pourtant, seulement 45% des jeunes ayant eu un rapport sexuel non protégé ont effectué un test de dépistage (contre 55% en 2015).

Les résultats de ce sondage vont dans le sens d'une banalisation du sida : 24% des jeunes déclarent ne pas avoir peur du sida, contre 17% l'année dernière. "Par manque d'informations, les jeunes sous-estiment les menaces du virus et ne se sentent pas concernés par les risques liés à la maladie", estime l'association Sidaction.

Aujourd'hui, en France, on estime à 11% le nombre de découvertes de séropositivité chez les jeunes de 15-24 ans, un chiffre en augmentation de 24% depuis 2007.