Lutte contre le VIH : "il reste beaucoup à faire"

Le monde ne semble pas encore en avoir fini avec la lutte contre le sida. Malgré des efforts qui s'intensifient de jours en jours, le dépistage et la mise en place de traitement antirétroviraux restent insuffisants… même dans les régions les plus surveillées.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Aucun singe du groupe traité avec le triple anticorps n'a été infecté par le VIH.
Aucun singe du groupe traité avec le triple anticorps n'a été infecté par le VIH.

Chaque jour paraît être une nouvelle victoire dans la lutte contre le VIH. Il y a tout juste une semaine, l'ONU se félicitait de la chute spectaculaire des infections depuis 2000, espérant dans la foulée la fin de l'épidémie d'ici 2030. Ces espoirs, s'ils sont justifiés, devraient cependant être relativisés, au regard des résultats de la lutte en Afrique, par exemple. Une équipe de recherche française incite dans ce sens à ne pas relâcher les efforts, car "il reste beaucoup à faire". Leur étude, présentée le 20 juillet 2015 au 8e Congrès sur la pathogénèse du VIH à Vancouver, met en lumière certaines lacunes encore présentes en Afrique du Sud. Depuis 2005, le pays bénéficie d'un programme d'accès aux traitements antirétroviraux.

Leurs observations se concentrent sur plus de 6.000 personnes vivant dans la région d'Orange Farm. Alors que cette zone est suivie de près par les organismes de recherche et les programmes d'accès aux soins, les résultats laissent encore à désirer… 40% des hommes et 20% des femmes n'ont jamais été dépistés pour le VIH dans la région. Et la maladie est très présente : 30% des femmes et 17% des hommes sont séropositifs. Si autant de progrès restent à faire dans une zone surveillée et aidée, qu'en est-il alors dans régions les plus reculées ?

La cascade de soins, une priorité

Alors que les traitements antirétroviraux sont accessibles aux séropositifs, seule une femme sur trois et un homme sur cinq seraient pris en charge correctement. Pour l'Agence Nationale de Recherche sur le Sida et les hépatites (ANRS - Agence autonome de l'Inserm), qui soutient l'étude, la priorité doit être mise sur le dépistage. Car sans diagnostic, pas de traitement. Inciter les malades à entrer dans un programme médical est également important, car la lutte repose sur "une cascade de soins".

Pour espérer un jour éradiquer totalement le sida, l'objectif "numéro un" reste donc de faire baisser la charge virale des personnes séropositives. Car une charge virale basse réduit très fortement les risques de contagion et de transmission, et donc la progression du virus. Aujourd'hui, 35 millions de personnes vivent encore avec le sida dans le monde.