Une deuxième personne est décédée de la rougeole cette année en France

Ce décès annoncé mercredi est le 22e dû à la rougeole depuis 2008. Médecins Grand Paris a rappelé dans un communiqué que “la vaccination de la population permettrait pourtant d’éviter ce genre de drame“.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Une deuxième personne est décédée de la rougeole cette année en France

La rougeole tue encore en France en 2018. Après le décès d’une mère de famille de 32 ans au Chu de Poitiers (Vienne) en février dernier, l’agence sanitaire Santé publique France a annoncé le décès d’un patient de 26 ans ayant contracté la rougeole. Un autre patient de 17 ans fait l’objet d’un “pronostic réservé“ selon le bulletin périodique de l’agence.

Une couverture vaccinale insuffisante

Ces deux cas ont incité les autorités sanitaires à insister une nouvelle fois sur l’importance de la vaccination, alors que la couverture vaccinale contre la rougeole est insuffisante en France. Cette faible couverture vaccinale est directement liée à la propagation de cette maladie extrêmement contagieuse.

Les deux patients décédés étaient tous deux immunodéprimés, à savoir qu’ils avaient un système immunitaire trop faible pour leur permettre de recevoir le vaccin. Une personne immunodéprimée a pu être vaccinée par le passé, mais une fois son système immunitaire faible, le vaccin devient inopérant et impossible à renouveler. L’agence de surveillance sanitaire a par ailleurs précisé qu’ils ont été “probablement contaminés par un proche non vacciné“. Une enquête sanitaire permettra de lever les doutes persistants quant à l’origine de la contamination.

Néanmoins, selon Vanessa Lemoine, porte-parole de Santé publique France : “il est important de rappeler le bénéfice collectif de la vaccination contre la rougeole. Et il est primordial de vacciner l’entourage des personnes immunodéprimées et des autres qui ne peuvent pas être vaccinées, à savoir les nourrissons de moins d’un an et les femmes“. La vaccination contre la rougeole avait déjà permis de passer de 300 000 cas par an en 1985 à 10 000 en 2000. Son impact sur la santé publique est donc positif contrairement à ce que soutiennent ses détracteurs.

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Un scepticisme persistant

Les Français se distinguent de leurs voisins européens par leurs nombreux doutes concernant les vaccins. Pour les antivax très actifs sur les réseaux sociaux, les campagnes de vaccination seraient ainsi qualifiées de dangereuses pour la santé, ou guidées par les intérêts financiers des laboratoires pharmaceutiques.

Pour améliorer la couverture vaccinale et éviter des décès, le gouvernement a donc choisi la voie réglementaire pour imposer la vaccination des enfants nés depuis le 1er janvier de 11 vaccins, dont le ROR (rougeole-oreillons-rubéole). Avant cela, il n’y en avait que trois vaccinations obligatoires et huit recommandées.

Malgré cela, l’agence sanitaire a fait état mercredi de 2567 cas de rougeole depuis novembre, avec comme départements les plus touchés la Gironde (24% d’entre eux), la Vienne (8%) et le Gard (6%). Dans 88% des cas, les malades n’ont pas été vaccinés, ou n’ont pas reçu toutes les injections nécessaires. Or c’est la seconde dose de vaccin qui garantit l’immunité et elle varie entre 62 et 88% selon Santé publique France.

L’objectif des autorités sanitaires est d’atteindre, comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 95% de vaccination chez les personnes à risque. Cette population regroupe les adultes nés après 1980, issus de générations où la maladie infantile et la vaccination sont devenues moins fréquentes.