Rougeole : la jeune victime décédée était greffée du coeur

La jeune fille décédée de la rougeole à Bordeaux n'avait pas pu être vaccinée car elle avait reçue une greffe du coeur dans sa petite enfance. Son décès rappelle la nécessité d'une couverture vaccinale maximale pour protéger les personnes les plus fragiles. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Marine Eraville avec ses médailles obtenues aux jeux mondiaux des transplantés. Photo prise en 2015.
Marine Eraville avec ses médailles obtenues aux jeux mondiaux des transplantés. Photo prise en 2015.  —  © Sylvie Eraville

Elle était particulièrement fragile. La jeune fille de 16 ans décédée vendredi 6 juillet à Bordeaux des suites de complications de la rougeole avait été greffée du coeur à 2 ans et demi et ne pouvait être vaccinée à cause des traitements antirejet, a expliqué sa mère mardi à France Bleu Gascogne.

Des immunosuppresseurs qui contre-indiquaient le vaccin

"À l'âge de 2 ans, elle commençait à être très fatiguée et on m'a annoncé un pronostic vital engagé, a expliqué Sylvie Eraville, la mère de la jeune Marine. Sans un nouveau coeur elle n'aurait pas survécu".

Les patients greffés doivent prendre à vie un traitement immunosuppresseur pour éviter le rejet du nouvel organe. Ces traitements, qui abaissent leurs défenses immunitaires, les empêchent d'être vaccinés contre la rougeole, d'où l'importance que les gens qu'ils côtoient le soient, afin de ne pas leur transmettre la maladie.

Pour sa mère c'est aussi une deuxième mort pour le donneur du coeur de la jeune fille. "Aujourd'hui, il n'y a pas que Marine qui part, mais il y a aussi le donneur", a souligné sa mère. L'adolescente avait participé aux Jeux mondiaux des transplantés en 2013, 2015 et 2017, avec à la clé des médailles d'or en natation et en tennis de table.

Une bonne couverture vaccinale protège les plus fragiles

Avant Marine, un homme lui aussi immunodéprimé a été emporté par la rougeole, le 9 juin à Marseille, la veille de ses 26 ans. Selon le journal Var Matin, cet homme, prénommé Julien, souffrait depuis sa naissance d'un déficit immunitaire et avait eu une transplantation rénale il y a cinq ans.

Son histoire "illustre la nécessité d'une couverture vaccinale élevée afin, notamment, d'éviter que ceux qui ne peuvent être vaccinés ne soient touchés par une maladie potentiellement mortelle pour eux", avait alors réagi l'association de greffés rénaux Renaloo.

Le premier décès de la rougeole de l'année avait eu lieu le 10 février à Poitiers. Il s'agissait d'une mère de famille de 32 ans qui n'avait jamais été vaccinée et qui a contracté le virus en conduisant son père aux urgences.

Les premiers signes d'une dégradation de la santé de Marine Eraville étaient apparus en mai. La jeune fille avait été hospitalisée au CHU de Bordeaux et est finalement décédée de complications neurologiques, selon France Bleu Gascogne.