Qui sont les « super contaminateurs » ?

Certaines personnes ont peu, voire aucun symptôme et parmi elles, se trouvent potentiellement des “super contaminateurs”.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Vous l’aurez compris, vigilance et respect des consignes sanitaires sont des mesures indispensables dans ce contexte actuel car aujourd’hui, il est impossible de savoir qui peut être contaminant. Scientifiquement, on manque d’informations précises sur les caractéristiques « virologiques » de ces personnes. Il est possible d’identifier un « super contaminateur » qu’à posteriori, c’est-à-dire, une fois qu’il a diffusé le virus et que ses « victimes » ont été identifiées.

Le Britannique des Contamines-Montjoie

La seule chose certaine est donc l’existence de ces personnes. C’est seulement en suivant leurs « traces épidémiques » qu’on peut imaginer la façon dont ils diffusent le virus. A partir de ce principe, on peut reprendre l’histoire du citoyen britannique, Steve Walsh, qui a « apporté » le virus aux Contamines-Montjoie, en Haute-Savoie. En janvier, il s’est rendu à un séminaire d’entreprise de deux jours à Singapour où se trouvait un « collègue » venu de Wuhan, le cœur de l’épidémie.

En étant dans le même hôtel et en participant aux réunions, ce Chinois a réussi à largement partager le virus, en touchant simplement les poignées de porte par exemple. Et de la même manière, Steve Walsh a transmis ce virus après son séminaire, en Savoie, pendant les vacances de février. Ces « super contaminants » ont probablement une plus grande quantité de virus que la moyenne dans leurs « excrétions ». Donc la première personne qui ouvre la porte après eux, n’est pas la seule à prendre tout le virus, il en reste certainement.  

Un "super contaminant" et 50 000 personnes contaminées

En plus de cette transmission « manuportée », la propagation du virus peut aussi se faire à distance. C’est en tout cas l’une des hypothèses sérieuses, établie à partir de la patiente 31 en Corée du Sud, soit la 31ème personne diagnostiquée positive au nouveau coronavirus dans ce pays. Cette femme de 61 ans aurait participé à deux « messes » d’une communauté religieuse plus ou moins clandestine, auxquelles plus de 1 000 personnes auraient également assisté.

Lors de ces rassemblements, les gens sont assis par terre, proches les uns des autres. On estime aujourd’hui que sa présence dans ces deux célébrations serait à l’origine de plus de 50 000 cas de contamination. L'explication est simple : c’est par sa toux que de très fines gouttelettes, pouvant contenir le virus, sont allées contaminer d’autres individus sur place, même à plus d’un mètre de distance.

Difficile d'imaginer un autre scénario à Mulhouse, en février dernier, au moment d'une grande réunion évangélique. Le « super contaminant » a pu circuler à travers des milliers de personnes. Et aujourd’hui, les services de réanimation des hôpitaux de la ville et de la région sont saturés de patients Covid-19. Pour le moment, il n’est pas possible de tester l’ensemble de la population, ni de savoir qui a un pouvoir de contamination supérieur à la moyenne. Le meilleur conseil est donc de garder ses distances avec tout le monde et bien sûr, de rester chez soi.