COVID-19 : Les jeunes enfants plus contagieux que ce qu'on pensait ?

D'après une étude américaine, les enfants de moins de 5 ans pourraient être d’importants propagateurs du virus.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
COVID-19 : Les jeunes enfants plus contagieux que ce qu'on pensait ?
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Quel rôle jouent les enfants dans la propagation du COVID-19 ? Depuis le début de l’épidémie, les réponses paraissent fluctuantes.

D'après une étude publiée jeudi 30 juillet dans la revue médicale Jama Pediatrics, les moins de 5 ans testés positifs au COVID19 seraient d’importants facteurs de contagion. Les chercheurs américains ont testé trois groupes de patients : 46 enfants de moins de cinq ans, 51 enfants âgés de 5 à 17 ans et 48 adultes entre 18 et 65 ans. 

Ils ont observé la présence de SARS-CoV-2 en quantité "10 à 100 fois supérieure" dans leurs voies respiratoires des plus jeunes. Or dans une maladie infectieuse, en théorie, plus la charge virale est forte, plus la personne malade risque de contaminer son entourage. "Par conséquent, les jeunes enfants peuvent potentiellement être d'importants facteurs de contagion du SARS-CoV-2 dans la population", notent les auteurs. 

"Il faut rester prudent"

Une conclusion nuancée par Dr Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond Poincaré : “Le chiffre peut sembler impressionnant mais il faut rester prudent. On ne sait pas quel est le seuil de contagiosité. Avoir 10 fois plus de traces du virus dans les voies respiratoires, ne veut pas dire contaminer 10 fois plus de personnes”.  

Pour le Dr Robert Cohen, pédiatre et infectiologue, peu importe le taux de matériel génétique retrouvé dans le nez des plus jeunes. Une donnée n’a pas changé et c’est elle qui importe : “les enfants sont 2 à 7 fois moins contaminés que les adultes”

Prudence donc dans l’interprétation des résultats. D’autant plus que la publication en question n’est pas une étude de grande ampleur. Il s’agit d’une note de recherche portant sur un faible groupe d’individus et recensant exclusivement des formes symptomatiques. “Or ce ne sont pas des formes prédominantes chez l’enfant donc on ne peut pas conclure qu’il y existe un risque plus important de les remettre à l’école. Puisque au fond, c’est bien de cela dont il s’agit”, résume le Dr Benjamin Davido.  

Les conclusions de l’équipe de chercheurs américains dénotent en tout cas avec les dernières publications scientifiques. Une précédente étude réalisée en Corée du Sud, avançait par exemple que les enfants âgés de 10 à 19 ans transmettaient le virus autant que les adultes au sein d'un foyer, les moins de neuf ans deux fois moins souvent.