Coronavirus MERS : l'OMS se réunit d'urgence

L'Arabie saoudite multiplie les mesures de prévention pour tenter de contenir la propagation du coronavirus (MERS-CoV) dans le pays. Face à la multiplication inquiétante du nombre de cas déclarés ces dernières semaines, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a décidé de réunir son comité d'urgence mardi 13 mai 2014.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Le coronavirus provoque une infection des poumons, les personnes touchées souffrent également de fièvre, de toux et de difficultés respiratoires.
Le coronavirus provoque une infection des poumons, les personnes touchées souffrent également de fièvre, de toux et de difficultés respiratoires.

Le ministère saoudien de la Santé communique quotidiennement sur le coronavirus par le biais d'un site Internet qui comptabilise les cas d'infection et les décès. Au 3 mai 2014, 489 cas, dont 126 décès, ont été notifiés à l'OMS dans le monde et 406 cas, dont 101 décès, en Arabie saoudite. 

Outre l'Arabie saoudite, des cas d'infection ont été recensés dans d'autres pays, dont la Jordanie, l'Egypte, le Liban, les Emirats arabes unis ou encore les Etats-Unis, mais la majorité des personnes touchées avaient voyagé ou travaillé dans le royaume wahhabite.

Les dromadaires, possibles vecteurs 

La dernière mesure édictée le dimanche 11 mai 2014 concerne les dromadaires après la publication d'études* suggérant que le coronavirus pourrait être transmis par cet animal élevé à grande échelle en Arabie saoudite. Le dromadaire serait l'hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l'homme.

Le ministre de l'Agriculture, Fahd Bel Ghoneim, a détaillé au quotidien Mecca ces mesures: "Il ne faut pas trop s'approcher de ces bêtes, se munir de masques en les approchant, porter des gants et bien se laver les mains après chaque contact".

Le coronavirus MERS (Middle East Respiratory Syndrome), dit Syndrome respiratoire du Moyen-Orient est considéré comme un cousin, plus mortel mais moins contagieux, du virus du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qui avait fait près de 800 morts dans le monde en 2003.

Comme lui, il provoque une infection des poumons, et les personnes touchées souffrent de fièvre, de toux et de difficultés respiratoires. A la différence du SRAS, il génère aussi une défaillance rénale.

Réunion d'urgence de l'OMS

L'organisation, inquiète d'une hausse des cas, a décidé de tenir mardi à Genève une réunion d'urgence.

Mais l'un de ses porte-paroles, Tarik Jasarevic, a déclaré ne pas savoir quelles décisions pourraient être éventuellement prises par les experts.

Début mai, le ministre de la Santé par intérim, Adel Faqih, a indiqué qu'il "n'hésitera pas à prendre toutes les mesures nécessaires (...) pour préserver la santé publique".

Les hôpitaux, premier lieu de contagion

Notant que "la majorité des infections entre humains ont eu lieu dans des établissements hospitaliers", l'OMS avait souligné la nécessité pour "le corps médical d'améliorer ses connaissances de la maladie".

Outre les campagnes publiques, des médecins, des universitaires et des journalistes se mobilisent pour inciter le public à appliquer les mesures d'hygiène recommandées par les pouvoirs publics.

"On cible les rassemblements publics, les hôpitaux et les marchés pour informer les gens", indique Alya Banaja qui dirige une campagne de sensibilisation à Jeddah où quelques rares personnes portent des masques dans la rue même si les animateurs de la campagne ne les recommandent que dans les hôpitaux

*Etudes de références :
- Antibodies against MERS Coronavirus in Dromedary Camels, Kenya, 1992–2013, Centers for Disease Control, Volume 20, Number 8 - August 2014
MERS Coronaviruses in Dromedary Camels, Egypt, Centers for Disease Control, Volume 20, Number 6 - June 2014
Antibodies against MERS Coronavirus in Dromedaries, United Arab Emirates, 2003 and 2013, Centers for Disease Control, Vol. 20, No. 4, April 2014

- "Middle East respiratory syndrome coronavirus neutralising serum antibodies in dromedary camels: a comparative serological study", The Lancet Infectious Diseases, Early Online Publication, 9 August 2013, doi:10.1016/S1473-3099(13)70164-6 

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