Coronavirus : la colère des médecins contre l'arrivée de nombreux Français sur la côte atlantique

Les médecins du littoral atlantique s'insurgent contre l'arrivée massive de Français et en particulier de Parisiens venus se réfugier dans leurs familles et leurs résidences secondaires.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Avant l’annonce de ce confinement, de nombreux Français ont quitté leur domicile pour rejoindre leurs résidences secondaires ou leurs familles. Les Parisiens sont ceux qui sont le plus pointés du doigt aujourd'hui, après avoir envahi certaines villes du littoral, sur la côte Atlantique comme Vannes, l’Île d’Yeu, Belle-Île-en-Mer ou encore La Rochelle.

Un afflux de Parisiens qui agace et inquiète

Les soignants sur place craignent particulièrement une propagation rapide et massive du Covid-19. « Il y a eu des images qui ont beaucoup choqué. On y voyait un certain nombre de personnes qui avaient plus l’air d’être en vacances que d’appliquer une politique de confinement strict. Ce qui semble quand même indispensable de la part de personnes venant d’une zone à risque », s'indiqgne le docteur Yvon Le Flohic, généraliste à Ploufragan, une commune située près de Saint-Brieuc en Bretagne.

En Vendée, les hôpitaux ont libéré des lits pour anticiper l’arrivée des malades. Un dispositif d’urgence mais généralement calibré selon la population annuelle, soit 700 000 habitants environ. « Il nous a fallu 15 jours pour libérer des lits, entre 200 et 300 au niveau du groupement hospitalier du territoire, avec plus de 40 lits en réanimation médicale. Selon plusieurs indicateurs, on estime aujourd’hui entre 80 et 100 000 résidents secondaires qui sont arrivés. C'est pas neutre, c’est la ville de Poitiers ou la ville de Versailles qui débarque d’un seul coup », s’insurge le docteur Philippe Fradin, directeur médical du SAMU vendéen, en charge de la médecine d’urgence. 

« Seuls les patients légers sont pris en charge »

A Belle-île-en mer, la population a quasiment doublé. Les médecins libéraux et l'hôpital s’organisent comme en période estivale. Mais ici, comme sur les autres îles de la région, seuls les patients légers pourront être pris en charge sur place, comme le confirme le docteur Stéphane Pinard, généraliste à Belle-Île-en-Mer. 

« Nous s’il y a une difficulté de prise en charge, il faut qu’on transporte le patient sur le continent, on n’a pas de moyens réanimatoires sur notre petit cailloux. Ça veut dire utiliser l’hélicoptère s’il est disponible, ou alors la vedette de la SNSM. Ça veut dire aussi mettre potentiellement en danger des pilotes d’hélicoptère ou les bénévoles de la SNSM. Donc pour nous, c’est un peu plus compliqué sur la prise en charge s’il y a des complications. » Limiter la propagation du virus reste le meilleur moyen d’éviter la saturation, grâce à un respect strict des règles de confinement.