Maladie de Huntington : le pape opposé à la destruction des embryons humains

Lors d'une audience au Vatican, le pape François a rendu hommage ce 18 mai aux scientifiques se dédiant à l'étude de la maladie neurodégénérative de Huntington, tout en s'exprimant contre la recherche sur des embryons humains.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Maladie de Huntington : le pape opposé à la destruction des embryons humains

La maladie de Huntington est une maladie héréditaire et orpheline, qui se traduit par une dégénérescence neurologique, provoquant des troubles moteurs ou psychiatriques. Cette pathologie a été mise à l'honneur ce 18 mai par le pape François au Vatican, qui a accordé audience à une centaine de malades et de chercheurs.

S'adressant à ces derniers, le souverain pontife a déclaré que "de [leurs] efforts dépendent l'espoir de trouver le chemin vers la guérison définitive de la maladie, mais aussi d'améliorer les conditions de vie" des patients. Il a toutefois déploré que "certaines filières de recherche utilisent [...] des embryons humains, en provoquant inévitablement leur destruction". De l'avis du dignitaire religieux, "aucune finalité, même si elle est noble en soi, comme une utilité pour la science, pour d'autres être humains ou pour la société, ne peut justifier la destruction d'embryons humains".

La recherche sur l'embryon est autorisée en France depuis 2013 – des dérogations étant possibles depuis 2004. Ces travaux impliquent l'utilisation de cellules souches embryonnaires issues de l’embryon, à un stade très précoce de son développement. Ces cellules sont douées de deux capacités importantes : celle de se multiplier à l’infini, par simple division, et celle de donner naissance à tous les types de cellules de l’organisme. "Ces propriétés ouvrent de nombreuses perspectives, non seulement pour la médecine régénérative, mais également pour l’étude des maladies génétiques et la mise au point de traitements", indique l'Inserm.

avec AFP

Une maladie longtemps associée à la sorcellerie

Dans certains pays d'Amérique Latine, la maladie, peu comprise jusqu'à l'identification du gène responsable en 1993, a longtemps été associée à la sorcellerie et à l'idée qu'une famille entière pouvait être maudite. Ces préjugés persistent aujourd'hui dans des bidonvilles ruraux, où les malades sont mis au ban de la société. "Dans de nombreux cas, les malades et leurs familles ont vécu le drame de la honte, de l'isolement, de l'abandon", a déploré le pape, jugeant qu'ils ne devaient plus vivre cachés.