Diabète : le pancréas artificiel à l'essai

En finir avec les piqûres, c'est le rêve de beaucoup de diabétiques de type 1 qui doivent se faire plusieurs fois par jour des injections d'insuline.  Ce rêve est en passe de devenir réalité grâce au pancréas artificiel, un système autonome qui gère la glycémie et automatise les injections d'insuline. L'hôpital de Montpellier a lancé une étude sur six patients qui pour la première fois l'ont testé pendant trois mois chez eux, en dehors de l'hôpital.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Des diabétiques testent un pancréas artificiel
Des diabétiques testent un pancréas artificiel

La glycémie (le taux de sucre dans le sang) est normalement régulé par une hormone du pancréas, l'insuline. Mais pour les diabétiques de type 1, les cellules du pancréas qui fabriquent cette hormone sont détruites par les défenses immunitaires. Résultat : le pancréas ne produit pas assez d'insuline et elle ne joue plus son rôle à savoir maintenir constant le taux de sucre dans le sang. Résultat, une hyperglycémie, qui correspond à un taux de sucre dans le sang trop haut.Pour l'éviter, les diabétiques doivent faire régulièrement des mesures de leur taux de sucre dans le sang en se piquant le doigt.

Le quotidien est difficile pour les diabétiques mais ils peuvent être soulagés par un appareil : le pancréas artificiel. Pendant trois mois, des patients ont testé ce nouveau dispositif mis au point à l'hôpital de Montpellier. Un capteur de glycémie et une pompe à insuline sont connectés en Bluetooth à un Smartphone. Le système calcule ensuite automatiquement les doses d'insuline et alerte le patient en cas de problème.

Le patient n'a plus besoin de se piquer pour surveiller sa glycémie, il gagne en autonomie et en tranquillité. C'est donc un espoir énorme pour les diabétiques comme le confirme le Pr Eric Renard, diabétologue au CHRU de Montpellier : "Ce système permet de rétablir une vie plus libre, insouciante, moins préoccupée… Le patient peut ainsi faire des activités très variées, il peut aller au restaurant sans craindre de se retrouver avec une glycémie très haute… Il y a un bénéfice immédiat, il y a beaucoup moins d'hypoglycémies, moins d'hyper et moins de charge de la maladie au quotidien. Et il y a un bénéfice pour le futur, puisque le patient sait qu'il y aura moins de risque de faire des complications au rein, au coeur, aux yeux… Le bénéfice est donc global".

D'autres essais cliniques auront lieu début 2016. Cette fois les patients devront garder l'appareil chez eux pendant plus de six mois, surveillés 24 heures sur 24 par l'hôpital, avec l'espoir que le pancréas artificiel change un jour le quotidien de nombreux diabétiques.