Hépatites : "une urgence sanitaire mondiale"

Des chercheurs, des ONG et des gouvernements africains dénoncent les insuffisances des politiques de lutte contre les hépatites B et C.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Au niveau mondial, seuls 20% des malades savent qu’ils ont contracté l’hépatite C.
Au niveau mondial, seuls 20% des malades savent qu’ils ont contracté l’hépatite C.

"Avec près de 1,4 million de morts par an et 328 millions de personnes infectées, les hépatites B et C dépassent aujourd'hui les trois grandes endémies – VIH, tuberculose et paludisme – tant en nombre de décès que de personnes affectées" expliquent dans une déclaration commune le 4 avril, et parmi de nombreux autres signataires, l'ONG Médecins du monde, les ministres de la Santé de Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, ou encore la prix Nobel de médecine 2008 Françoise Barré-Sinoussi...

Les signataires réclament un "renforcement des politiques de prévention" (vaccination contre l'hépatite B, dépistage précoce des deux hépatites pour les populations les plus affectées).

Abaisser le coût des traitements

Les auteurs veulent aussi "un accès au traitement pour tous". Les traitements contre l'hépatite C "doivent être accessibles sous forme de génériques ou à des tarifs compatibles avec les économies des pays", estiment-ils. Ils plaident pour que "le traitement de l'hépatite B chronique par le ténofovir [médicament antiviral également utilisé contre le virus du sida, le VIH, ndlr] soit disponible à des prix raisonnables et adaptés, comme pour le VIH". Enfin, ils demandent à ce que la lutte contre les hépatites B et C soit "inscrite dans les dispositifs internationaux de financement comme le Fonds mondial et Unitaid".

La déclaration a été publiée au premier jour de la Conférence internationale de l'Alliance francophone des acteurs de la santé en lutte contre le VIH et les hépatites, qui se tient à Bordeaux jusqu'au 7 avril.

avec AFP

 

L'hépatite est une inflammation du foie provoquée par un virus. Il en existe cinq types, mais la B et la C sont responsables de plus de la moitié des nouveaux cas de cancers du foie, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon l'OMS, seuls 9% des malades touchés par l'hépatite B et 20% de ceux touchés par l'hépatite C dans le monde savent qu'ils ont contracté l'infection. Les objectifs de l'OMS sont de diagnostiquer 90% des patients atteints d'hépatite C ou B et traiter 80% des malades d'ici 2030.