Le gaz hilarant : nouvelle drogue des jeunes ?

Le protoxyde d’azote, ou gaz hilarant, séduit de plus en plus de jeunes. Injecté dans des ballons de baudruche avant d’être aspiré, il entraîne une euphorie, des crises de rires et des vertiges. Une pratique qui n'est pas sans dangers.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Le gaz hilarant est la quatorzième drogue la plus consommée au monde. (Image : vidéo Youtube)
Le gaz hilarant est la quatorzième drogue la plus consommée au monde. (Image : vidéo Youtube)

Une nouvelle mode a fait son apparition dans les festivals et concerts en Grande-Bretagne : le "hippy crack". Les festivaliers inhalent du gaz hilarant contenu dans des ballons de baudruche, déclenchant euphorie, crises de rires et vertiges pendant une poignée de secondes.

Quelque 500.000 jeunes en auraient consommé dans le pays en 2014, selon le quotidien britannique The Independent. A tel point que ce gaz est devenu la seconde drogue préférée des jeunes de 16 à 24 ans après le cannabis. En 2014, elle était d’ailleurs la quatorzième drogue la plus consommée au monde, selon l'enquête internationale sur l'usage des drogues, the Global Drugs Survey.

La tendance du "hippy crack"

La tendance du "hippy crack" ne s'est pas arrêtée sur les côtes britanniques. En France, le protoxyde d’azote est de plus en plus répandu dans les soirées étudiantes. Les étudiants en médecine ou en dentaire peuvent récupérer les bombonnes du gaz utilisées pour les anesthésies. Mais on le retrouve facilement dans le commerce à un prix très bas. Le gaz hilarant est contenu dans les cartouches pour les siphons à crème chantilly vendus 30 centimes la cartouche sur Internet et moins de deux euros en grande surface. Reste alors à la vider dans un ballon de baudruche, ou un préservatif, avant de l’aspirer.

Mais le phénomène n’est pas totalement nouveau puisque le Sénat s’était déjà interrogé en 1998 sur la dangerosité de cette pratique suite au signalement de la vente de ballons gonflés au protoxyde d'azote lors de rave parties et dans des discothèques.

Une bouffée d'air risquée

Bien qu’il n'entraîne pas de dépendance, la consommation de ce produit s’accompagne d'effets indésirables pouvant durer quelques heures à quelques jours après l'inhalation (maux de tête, nausées, vomissements, crampes abdominales et diarrhée). Les effets s'aggravent sur le long terme. L'usage régulier peut provoquer des pertes de mémoire, des troubles du sommeil et de l'humeur, une impuissance passagère et des troubles cardiovasculaires, selon le site drogues-info-service.fr.  

A forte dose, le gaz hilarant peut, dans de rares cas, être la cause d’une hypoxie (manque d’oxygène) pouvant entraîner la mort. Selon le quotidien britannique, dix-sept personnes seraient décédées après l’inhalation de ce gaz entre 2006 et 2012, notamment à la suite d’un arrêt cardiaque ou par hypoxie.