Drogues : des associations réclament des seringues en prison

Des  associations d'usagers, de réduction des risques, de professionnels de l'addictologie et de la santé en milieu pénitentiaire alertent les pouvoirs publics sur le manque de politique mises en œuvre matière de prévention des risques pour les usagers de drogues.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Drogues : des associations réclament des seringues en prison -
Drogues : des associations réclament des seringues en prison -  —  Crédit photo : Richard Villalon - Fotolia.com

Un collectif inter-associatif ainsi que des professionnels de santé en milieu carcéral réclament à l’administration pénitentiaire "la mise en place de programmes de seringues en prison".

"Il faut le rappeler, des usagers de drogues sont en prison et n’ont pas accès à la totalité des dispositifs de prévention du VIH et des hépatites et de soins disponibles en milieu ouvert. L'entrée en prison de l'injecteur de drogues ou le miracle du sevrage instantané…", écrit dans son communiqué le collectif.

Les auteurs expliquent que dans la réalité "les personnes se procurent une seringue (et/ou une aiguille) par différents circuits, sinon un stylo sera détourné de son usage pour servir de corps et une aiguille y sera adaptée." D’après les associations, les usagers de drogues en prison réalisent leur injection dans des endroits dangereux tels que la jambe, le pied ou l’artère fémorale, afin qu’elles ne soient pas visibles. "Pourtant, l’évaluation de TOUS les programmes d’échanges de seringues en prison au niveau européen montre non seulement une absence d’incidents, mais également une amélioration de la situation sanitaire des détenus injecteurs", écrivent-elles.

Bien que des mesures de réduction de risques liés aux drogues soient prévues dans des textes signés par le ministère de la Santé, l’administration pénitentiaire ne les met pas en application. "Le dernier décret de la loi de modernisation du système de santé ne verra jamais le jour et nous sommes en colère. Les politiques de santé publique sont décidées par l’administration pénitentiaire et non par le ministère de la Santé", regrettent les auteurs.

Ainsi le collectif demande l’application des conclusions du groupe de travail lancé conjointement fin 2012 par les ministre de la Santé et de la Justice sur la réduction des risques en milieu pénitentiaire. De même concernant la loi de modernisation du système de santé ainsi que la mise en place d’un programme d’échanges de seringues en prison dans une optique de santé publique.