Alcool et tabac : des collégiens moins tentés ?

Les collégiens boivent et fument moins. L'ivresse des jeunes au collège est plus rare et plus tardive. L'usage du cannabis, lui, stagne. C'est la conclusion d'une étude de l'Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT) réalisée sur plus de 10.000 collégiens de la sixième à la troisième. Les campagnes de sensibilisation et les mesures d'interdiction de vente de tabac et d'alcool aux mineurs auraient-elles porté leurs fruits ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Les années collège sont celles de tous les dangers. L'alcool est de loin, celui qui séduit le plus la jeunesse. Dès la sixième, un élève sur deux a déjà bu un ou plusieurs verres. Et la consommation ne fait que s'aggraver au fil de la scolarité.

En 2010, 71% des collégiens avaient expérimenté l'alcool. Ils ne sont plus que 64% en 2014.

Les campagnes de prévention ont porté leurs fruits

C'est la première fois que François Beck, directeur de l'étude, relève une baisse significative de cette consommation. "Elle est liée au fait que l’alcool est moins présent dans leur quotidien, pour des raisons liées à l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs, à des interdictions sur la publicité et à une présence aussi moins forte de l’alcool sur la table du repas familial. C’est tout cet ensemble de choses qui fait que l'alcool devient un produit qui est moins inscrit dans le quotidien des jeunes", explique François Beck, directeur de l’étude.  

Les campagnes de prévention semblent porter leurs fruits. La preuve en est sur les élèves plus âgés : 46% d’entre eux consommaient régulièrement de l’alcool en 2010, contre 30% en 2014. Quant aux ivresses, elles se révèlent moins fréquentes et plus tardives : 11% des 13-15 ans disent avoir été saouls en 2010, ils sont 6% en 2014.

La quatrième, une classe charnière

Ces chiffres sont encourageants, mais ils montrent bien que les comportements dangereux apparaissent tous à un moment clé de leur scolarité.

"Il y a une classe charnière, c’est la quatrième. On voit une partie de la classe qui non seulement expérimente, mais aussi parfois, rentre dans l’usage quotidien du tabac, par exemple. C’est vraiment en quatrième que se jouent des choses importantes et notamment l’entrée dans les usages", ajoute François Beck, directeur de l’étude de l'OFDT. C'est aussi en quatrième qu’apparaissent les premières cigarettes, 10% des élèves sont même des consommateurs réguliers. Mais ils étaient 2% de plus en 2010. Une légère baisse que l'on doit surtout aux filles, qui sont en général plus sensibles aux messages de prévention et de protection de la jeunesse.