Diabète : rembourser les capteurs de mesure en continu ?

Pour mesurer leur taux de glucose, certains diabétiques se prélèvent une goutte de sang au bout d'un doigt. Depuis plusieurs années, des appareils permettent de prendre cette mesure en continu sans se piquer. Ce système simplifie la surveillance du diabète, notamment pour les enfants. Problème : ces dispositifs ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. Les associations de patients demandent donc aux pouvoirs publics d'agir. Mais en période de restriction budgétaire, ils peinent à se faire entendre. Explications.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Grâce aux appareils de mesure en continu, le patient peut visualiser en permanence son taux de sucre dans le sang. Les appareils donnent même l'alerte quand celui-ci chute ou augmente trop. Les patients peuvent ainsi mieux gérer leur diabète. Quand l'hôpital ne fournit pas de lecteur en continu, le patient calcule son besoin d'insuline en se prélevant une goutte de sang au bout des doigts.

Les systèmes de mesure en continu sont plus rassurants pour les patients. Ils ne sont pourtant pas nouveaux. Déjà en 2006, la Haute autorité de santé jugeait que le service attendu est suffisant pour demander un remboursement. Mais depuis, le dossier traîne sans explication de l'Assurance maladie. Le dispositif est coûteux, entre 2.500 et 3.000 euros par patient et par an. En plus du boîtier, il faut changer le capteur chaque semaine.

Régulièrement l'association Aide aux jeunes diabétiques interpelle les pouvoirs publics. Pour son président, le Dr Michel Cahané, diabétologue, il faut voir les bénéfices à plus long terme : "Avoir ce dosage en continu de la glycémie va faciliter l'intégration à l'école, va permettre aux enfants de partir en classe de découverte comme tout le monde…Quel gain énorme au niveau sociétal, quel gain énorme au niveau métabolique de pouvoir équilibrer un diabète. Et quel gain énorme en terme de santé publique et d'économie de la santé quand on connaît toutes les complications possibles du diabète". Par exemple, une hospitalisation pour hypoglycémie sévère coûte en moyenne 4.254 euros. À cela peut s'ajouter des complications graves comme des problèmes de vue, des insuffisances rénales voire même des amputations. Des dépenses que la Sécurité sociale doit aussi prendre en charge.

Mi-février 2016, un nouvel appareil a été autorisé pour les enfants. Il s'agit d'un système d'auto-surveillance. Le principe est quasiment le même que pour l'appareil vu dans le reportage. D'un côté, un capteur est posé sur la peau. De l'autre, un appareil lit le taux de glucose. Mais avec ce nouvel appareil, il faut scanner le capteur pour avoir les données. Le boîtier n'enregistre pas en continu les informations. Il ne peut être connecté à une pompe à insuline.

Chaque appareil de mesure du glucose répond donc à des besoins thérapeutiques différents. Pour l'instant, le laboratoire n'a pas déposé de dossier auprès de la Haute Autorité de Santé pour un éventuel remboursement.