Les émotions au service de souvenirs ordinaires

Des chercheurs de l'Université de New York montrent que des expériences émotionnelles prolongées encouragent la mémoire à retenir des expériences ordinaires qui se sont produites par la suite.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Les émotions au service de souvenirs ordinaires

Nous savons que les expériences émotionnelles sont mieux mémorisées que les expériences non-émotionnelles. Cependant, cette étude, publiée dans la revue Nature Neuroscience le 26 décembre 2016, démontre que les expériences non-émotionnelles qui ont été présentées après celles à caractère émotionnel sont également mieux assimilées. "A notre connaissance, aucune investigation n’a examiné comment les périodes d’excitation prolongées  peuvent transformer les futures états du cerveau et ainsi modifier la manière dans laquelle une information sans rapport est encodée dans la mémoire", expliquent les chercheurs.

Pour ce faire, les participants de l'étude ont regardé une série d'images avec un contenu émotionnel qui suscitait des réactions physiologiques. Ils ont ensuite répondu à un test de mémoire. Environ 10 à 30 minutes plus tard, un groupe a également visionné une série d'images de scènes neutres et ordinaires. Un autre groupe de personnes a été soumis à des scènes ordinaires dans un premier temps, puis émotionnelles. Dans les deux groupes, la réaction physiologique a été mesurée grâce à la résistance électrique de la peau et à l’activité cérébrale avec un IRM.

Après une émotion, on retient mieux une information banale

Six heures plus tard, les participants on refait le même test. Les résultats ont montré que les participants exposés aux stimuli émotionnels ont eu un meilleur souvenir à long terme des images neutres présentées par la suite, comparé au groupe qui a été exposé aux mêmes images neutres avant les images émotionnelles.

Grâce à l’IRM, les données ont précisé que les états cérébraux associés à des expériences émotionnelles, maintenues pendant 20 à 30 minutes, influencent la façon dont les individus se souviennent des expériences futures qui ne sont pas émotionnelles. "Ces résultats indiquent que l’activité neuronale d’une expérience émotionnelle peut persister dans le temps et influence la façon dont une nouvelle information n’ayant aucun rapport est enregistrée", concluent les chercheurs.

Source : Emotional brain states carry over and enhance future memory formation, Nature Neuroscience, 26 December 2016, doi:10.1038/nn.4468