AVC : une urgence médicale

En cas de troubles neurologiques soudains, et de suspicion d'AVC, il faut appeler les Urgences pour une prise en charge par un service spécialisé. Plus elle est rapide, plus les chances de récupérer sont importantes.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

En France, une personne a un AVC toutes les 4 minutes et 155 000 sont concernées par cette pathologie chaque année.

La prise en charge des AVC est une véritable course contre la montre, qui commence dès l'arrivée des pompiers ou du Samu au ­domicile du malade. Une fois arrivés sur place, les secours contactent l'unité neurovasculaire (UNV) pour lui décrire les symptômes, les médicaments pris par le patient, et surtout l'heure de l'accident.

Une minute de perdue dans la prise en charge fait perdre 2 millions de neurones au patient. Dès l'accueil de la victime, le neurologue de garde réalise un examen des fonctions motrices. Le patient est ensuite conduit dans le service de radiologie pour une IRM qui confirmera le diagnostic : hémorragie ou ischémie. L'IRM est le seul examen qui permet de savoir s'il y a un AVC et où il se trouve dans le cerveau.

En cas d'AVC ischémique, une thrombolyse, en d'autres termes la dissolution du caillot, est réalisée pour déboucher l'artère. La thrombolyse n'est pas possible au-delà d'un délai de quelques heures après l'AVC. De plus, ce traitement ne peut être envisagé pour les gens sous coagulants. Il existe deux types d'intervention :

  • La thrombectomie mécanique consiste à retirer le caillot, en introduisant un microcathéter pour extraire le thrombus (caillot) directement dans le cerveau du patient. La thrombectomie est alors réalisée soit par aspiration via le microcathéter directement au contact du thrombus, soit par déploiement transitoire d'un stent, placé au sein du thrombus afin de le capturer dans ses mailles. L'opération doit être réalisée dans les six heures qui suivent les premiers signes de l'AVC.
  • La thrombolyse intraveineuse est administrable jusqu'à 4h30 après le début des symptômes. Elle consiste à injecter dans une veine une substance (l'altéplase), qui dissout le caillot. On administre directement le médicament au contact du caillot, en positionnant l'artère fémorale et en remontant jusqu'au cerveau. Cette nouvelle technique qui associe deux méthodes déjà connues améliore de manière considérable le taux de survie du patient. Elle permet de guérir 93% des patients si l'intervention est réalisée moins de 3h30 après le début des symptômes.

En cas d'AVC hémorragique, il n'y a pas de traitement médicamenteux efficace, mais une prise en charge dans une unité neurovasculaire augmente la réduction d'effets secondaires. Dans ce cas-là, le but de la prise en charge est de contrôler la tension artérielle (les pics d'hypertension artérielle majorent le saignement et les dégâts sur le cerveau).  Quand c'est possible, on retire chirurgicalement l'hématome.

Dans un second temps, le patient est pris en charge en soins intensifs, avec des infirmiers et aides-soignants formés spécifiquement. Cette logistique constitue un vrai progrès. Elle a permis de diminuer de 20% le taux de mortalité et celui des séquelles.