L'aripiprazole ne doit pas être utilisé dans le traitement de l’autisme

L'agence du médicament ANSM a lancé mardi une mise en garde contre la prescription à des enfants autistes d'un neuroleptique, l'aripiprazole (Abilify® et génériques), qui n'est pas autorisé dans ce type de troubles et qui peut entraîner des idées suicidaires.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Flacon d'aripiprazole tel que commercialisé aux Etats-Unis (cc Eric Gingras).
Flacon d'aripiprazole tel que commercialisé aux Etats-Unis (cc Eric Gingras).

Dans un communiqué diffusé sur son site, l'ANSM précise qu'à sa demande, les laboratoires qui commercialisent le médicament ont envoyé une lettre aux professionnels de santé courant mars pour leur rappeler les "indications approuvées en France et en Europe" – qui n'incluent pas l'autisme – ainsi que "les précautions d'emploi liées au suicide".

En février, l'association "Vaincre l'autisme" avait demandé au ministère de la Santé d'ouvrir une enquête sur la prescription grandissante d’Abilify®  à des enfants autistes.

Commercialisé en France depuis 2004 par le laboratoire Otsuka Pharmaceutical Europe, l'Abilify® est un neuroleptique indiqué dans le traitement des schizophrénies et des troubles bipolaires. Chez les adolescents de plus de 13 ans souffrant de troubles bipolaires, la durée de traitement ne doit pas dépasser 12 semaines, selon la notice du laboratoire.

Dans un point d’information, l'ANSM reconnaît que l'aripiprazole est utilisé dans l'autisme, alors même que la sécurité et l'efficacité de la molécule "n'ont pas été établies dans les troubles autistiques".

Elle précise qu'un suivi national a été mis en place et que les laboratoires qui commercialisent les médicaments à base d'aripiprazole ont été interrogés "sur les mesures qu'ils pourraient prendre" pour réduire les risques liés à une utilisation pour des pathologies non autorisées.

Concernant le risque de suicide, mis en avant par "Vaincre l'autisme", l'agence indique qu'au niveau international, 7 cas de suicides et 137 cas de comportements/idées suicidaires ou de tentatives de suicide ont été rapportés chez des enfants et des adolescents âgés de 3 à 17 ans.

La prise en charge de l'autisme reste encore trop dominée en France par les psychiatres, dénoncent des associations de parents qui défendent des méthodes éducatives et comportementales reconnues.