Lutte contre le cancer : Emmanuel Macron dévoile son plan

Jeudi 4 février, à l'occasion de la Journée mondiale contre le Cancer, le président de la République a présenté sa stratégie décennale de lutte contre la maladie. Il vise une génération sans tabac.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Lutte contre le cancer : Emmanuel Macron dévoile son plan

Lors des rencontres de l'Institut National du Cancer (INCa) chargé de coordonner la recherche scientifique, Emmanuel Macron a prononcé un discours en vidéo, promettant davantage de dépistage et une lutte accrue contre les séquelles après la guérison.

Il a annoncé également une hausse de 20% des moyens déployés contre la maladie qui reste la première cause de mortalité chez les hommes et la deuxième chez les femmes.

Le budget des cinq premières années du plan décennal sera ainsi porté à 1,7 milliard d'euros pour 2021-2025, a-t-il promis. Le tabac et l'alcool sont au centre de la stratégie. "Contre ces deux principales causes de cancers évitables, nos actions cibleront particulièrement les jeunes", a-t-il ajouté.

Première génération sans tabac en 2030 ?

"Passer en une décennie de 150.000 nouveaux cancers évitables par an à moins de 100.000. Faire reculer la mortalité des sept cancers les plus létaux. Mieux accompagner les conséquences des cancers et des traitements sur la qualité de vie et l’emploi", telles sont les ambitions d’Emmanuel Macron.

"Je souhaite que la génération qui aura 20 ans en 2030 soit la première génération sans tabac de l’histoire récente", a-t-il dit. Le chef de l’Etat a promis d'agir sur "le prix, l’extension des espaces sans tabac, et les campagnes d’information sur sa toxicité". Il souhaite par ailleurs, un accompagnement plus pertinent de ceux qui arrêtent de fumer et cette mobilisation doit commencer "dès l’école".

Peu de mesures concernant l'alcool

Pour l’alcool, à l’origine d’un cinquième des cancers évitables, "il ne s’agit pas d’aller vers le zéro alcool mais bien de prévenir les excès et de mieux aider ceux qui sont dans une forme de dépendance à en sortir", a-t-il souhaité.

Le 3 ème plan cancer, qui couvrait la période 2014-2019 et prolongé en 2020, "a permis des avancées majeures" dans la recherche. L'accès aux thérapies innovantes, la prise en charge des cancers pédiatriques ou encore la prévention du tabagisme ont permis des améliorations mais "manquait singulièrement d'ambition dans la lutte contre l'alcool", pointait le bilan d'évaluation dressé en octobre par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'IGESR (pour les ministères de l'Education, du Sport et de la Recherche). Ce fléau est responsable de 16.000 décès par an.

A l’instar des produits alimentaires, le président a évoqué sans précision, son intention de rendre les informations sur chaque produit, plus visible et lisible aux consommateurs.

Il a enfin confirmé l'objectif de sept nouvelles "zones à faible émission" dans des grandes villes et certaines vallées pour améliorer la qualité de l'air.

Des “cancers évitables”

En matière de prévention, le gouvernement et l'Institut du Cancer (INCa) ambitionnent de réduire de 60.000 par an d'ici 2040 le nombre des "cancers évitables", sur un total de 153.000.

Environ 40% des cas de cancers pourraient être évités, car attribuables à des facteurs de risques modifiables comme le tabac, l'alimentation, l'exposition aux UV ou encore la sédentarité.

Développer les trois dépistages organisés

Ils souhaitent aussi convaincre davantage de Français de participer aux trois dépistages organisés mis en place : pour le cancer du sein, le cancer colorectal et, récemment, le col de l'utérus. L’objectif est de "réaliser 1 million de dépistages en plus à l'horizon 2025", contre 9 millions chaque année aujourd'hui.

La marge de progression existe principalement pour le dépistage du cancer colorectal, avec seulement 30% de participation. Des "travaux de recherche" sont menés pour envisager des dépistages sur d'autres cancers, comme celui du poumon.

Améliorer le taux de survie

Le plan souhaite par ailleurs limiter à un tiers la proportion de patients souffrant de séquelles cinq ans après leur diagnostic (chirurgies mutilantes, effets secondaires des médicaments, retards de développement chez les enfants...), contre deux tiers à l'heure actuelle.

Le dernier objectif consiste à "améliorer significativement" le taux de survie des cancers à mauvais pronostic. Ce sont ceux dont le taux de survie à cinq ans est inférieur à 33%, tels que les cancers du pancréas ou du poumon, certains cancers du sein dits "triple négatif" ou encore un cancer rare, le glioblastome du tronc cérébral de l'enfant.