Un médicament fait ses preuves contre le cancer du sein hormonodépendant

L'efficacité d'une nouvelle molécule pour le traitement du cancer du sein hormonodépendant a été testée dans le cadre d'une étude présentée au congrès de l'European Society for medical oncology, l'ESMO 2018, à Munich. Des résultats prometteurs pour les patientes résistantes à l'hormonothérapie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Aux Etats-Unis, les analgésiques opioïdes et l'héroïne ont contribué à environ 60.000 décès par overdose en 2016.
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Octobre rose est le mois où se concentrent les efforts des chercheurs et des médecins du monde entier pour lutter activement contre le cancer du sein. Parmi eux, le professeur Fabrice André, oncologue à l'Institut Gustave Roussy de Villejuif, a présenté les résultats de l'étude SOLAR-1. Au coeur de cette étude : le développement d'un médicament qui améliore la prise en charge des patients résistants à l'hormonothérapie.

Dans certains types de cancers du sein, dits hormono-dépendants, les cellules se multiplient sous l'influence d'hormones produites par l'organisme. On préconise alors l'hormonothérapie, traitement qui réduit la production d'hormones et ralentit la division des cellules cancéreuses. Or, dans des cas rares, elle ne fonctionne pas. 

Une mutation qui rend l'hormonothérapie inutile

40% des patients atteints d'une tumeur dépendant d'hormones cependant présente une mutation de l'ADN qui rend cette thérapie inutile. La mutation conduit à l'activation d'une protéine qui favorise la progression du cancer, la kinase PI3.

C'est cette protéine que cible l'étude du professeur Fabrice André. Avec son équipe, il a développé une molécule capable de bloquer PI3 de manière spécifique. Le médicament, alpelisib a été testé lors d'un essai clinique de phase 3 sur 572 patientes.

Résultat : la maladie progresse plus lentement chez les individus qui ont pris le médicament comparé aux patientes auxquels a été administré un placebo. La période pendant laquelle le cancer reste stable, sans s'aggraver, passe de 5,9 mois à 11 mois grâce au médicament. Le risque d’évolution du cancer est aussi réduit du 35%. Les patientes qui ont participé à l’étude souffraient d’un cancer avancé en rechute. Les patientes qui ont participé à l’étude souffraient d’un cancer avancé en rechute. Ils ont pris alpelisib en concomitance avec un traitement hormonal.

Une molécule moins toxique

Alpelisib n’est pas le seul médicament qui bloque l’activité de la PI3 kinase, mais c’est le premier qui inactive de manière sélective le variant de la protéine muté dans le cancer. "Les inhibiteurs précédents bloquaient les quatre isoformes de la protéine, ils étaient donc très toxiques, car ils inhibaient les protéines qui servent à la physiologie de la cellule", a déclaré le chercheur.

Une molécule moins toxique donc, qui « ouvre la porte à ce qu’on appelle médecine de précision », a continué Fabrice André. Il s’agit de la première étude où le développement d’un médicament contre le cancer du sein se base sur l’étude de l’ADN des cellules tumorales.

Par la rédaction d'Allodocteurs.fr