Cancers avancés de la vessie : l'immunothérapie fait aussi bien que la chimiothérapie

Chaque année, la conférence de l'American society of clinical oncology (ASCO) est l'occasion de présenter les résultats les plus prometteurs de la recherche sur le cancer. Parmi les études placées sur devant de la scène par les organisateurs de l’événement, plusieurs concernent le traitement de cancers longtemps jugés presque impossibles à traiter, dont les cancers avancés de la vessie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Le traitement initial standard pour le cancer avancé de la vessie est une chimiothérapie à base de cisplatine, qui permet d’envisager une survie moyenne de 12 à 15 mois. Toutefois, entre un tiers et la moitié des malades ne peuvent envisager le cisplatine, et se voient prescrire du carboplatine, avec une survie avoisinant les 9 mois.

Selon des données préliminaires d’un essai clinique mené par Genentech (filiale du laboratoire Roche), l’anticorps atezolizumab (breveté et commercialisé sous le nom de Tecentric®) aurait permis de réduire des tumeurs avancées de la vessie chez un quart des 119 patients enrôlés. Traités en première intention sous atezolizumab, ils ont survécu en moyenne 14,8 mois.

Les chercheurs prévoient de faire un essai clinique plus étendu (phase 3) avec l’atezolizumab comme premier traitement pour le cancer avancé de la vessie qui touche surtout les personnes plus âgées (70%), à 80% des fumeurs ou d'anciens fumeurs.

Selon les chercheurs, l'atezolizumab est globalement bien toléré par les malades, avec seulement 10-15% des patients souffrant d'effets indésirables graves. Les toxicités les plus fréquentes étaient l'hypothyroïdie, des anomalies de la fonction hépatique, des éruptions cutanées et des diarrhées. Selon le Dr Balar, coordinateur de l’étude, "seulement 6% des patients ont arrêté le traitement en raison de sa toxicité", qu’il compare aux "20% d’arrêts de traitement pour toxicité dans les chimiothérapies à base de carboplatine." Dans le cas des cancers de la vessie, "l’immunothérapie semble être beaucoup plus facile à tolérer que la chimiothérapie, ce qui est particulièrement important pour les patients âgés", a-t-il ajouté.

"Cette immunothérapie, parmi d'autres, donnent un nouvel élan au traitement du cancer de la vessie qui a connu peu de progrès depuis plus de dix ans", a commenté le Dr Charles Ryan, professeur de médecine à l'université de Californie à San Francisco, qui n'a pas participé à cette étude.

La FDA, l'agence américaine du médicament, a récemment autorisé la commercialisation du Tecentriq® selon une procédure accélérée, sur la base d'autres résultats préliminaires de cet essai clinique portant sur son utilisation comme traitement de deuxième intention.