Désensibilisation aux pollens : comment sont fabriqués les médicaments

Les pollens de graminées sont les ennemis des allergiques. Des désensibilisations sont possibles pour les plus sensibles, mais pour cela il faut récupérer le pollen. La récolte vient d'avoir lieu. Elle se fait avec une machine surprenante : un aspirateur à pollens, une technologie brevetée par le laboratoire qui met au point les traitements.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Huit mètres de large, sept tonnes, les mastodontes au look futuriste ne sortent pas d'un film de science-fiction, mais d'un champ. Dans des tuyaux tentaculaires, un aspirateur unique au monde récolte du pollen.

Rhinite, conjonctivite, voire asthme… les pollens de graminées sont un ennemi pour les personnes qui y sont allergiques. Dans les champs en revanche, c'est une denrée précieuse. Leur récolte doit avoir lieu à un moment précis comme l'explique Marianne Lafargue, directeur matières premières Stallergenes : "Au moment où les plantes vont relarguer leurs pollens, on arrive sur le champ avec une machine de récolte comme un aspirateur, et on prélève délicatement le pollen de graminées pour garder toutes ses qualités thérapeutiques. On ne fait qu'aspirer ce qui est naturellement relargué par la plante et qui va être représentatif de ce que le patient va inhaler dans le milieu naturel".

Une fois aspiré, le pollen est immédiatement congelé dans la machine pour éviter toute dégradation. Le pollen congelé est ensuite concassé avant d'être séché. Pour que le pollen soit le plus pur possible, il est passé dans un tamis mécanique afin d'enlever les impuretés. Au total, 100 kilos de pollen récoltés permettent d'obtenir après traitement 30 kilos de pollen pur à 95%. Cet or jaune contenu dans des bidons est ensuite transformé en principe actif. C'est ce principe actif que l'on trouve dans les médicaments.

"L'intérêt de ces médicaments, c'est de rééquilibrer le système immunitaire. Et ce, de façon très ciblée. C'est ce que nous appelons l'immunothérapie", raconte Philippe Moingeon, directeur recherche et développement Stallergenes. Il s'agit donc d'administrer aux patients les allergènes qui les rendent allergiques pour les réhabituer progressivement et améliorer leur tolérance à long terme.

Des essais cliniques menés sur 1.800 patients en Europe et aux Etats-Unis ont démontré l'efficacité du traitement un an après son arrêt.