Maladie de Charcot : un champignon à l'origine d'un mystère vieux de plus de 10 ans...

Selon une récente étude épidémiologique, plusieurs cas de sclérose latérale amyotrophique (SLA) apparus dans une même commune des Alpes auraient pour origine la consommation d'un champignon.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Maladie de Charcot : un champignon à l'origine d'un mystère vieux de plus de 10 ans...
©Sergii Baibak

C’est la fin d’une véritable énigme médicale. Nous vous en parlions dans cet article de 2014 : dans une zone précise des Alpes, le nombre de cas de maladie de Charcot est presque vingt fois supérieur à la moyenne française. 

Pour comprendre cette concentration inhabituelle, le CHU de Grenoble a mené une étude épidémiologique, publiée en juin 2021 dans le Journal of the Neurological Sciences. Désormais, il n’y a plus de doute : c'est un champignon qui a déclenché la maladie de Charcot chez ces patients.

La "fausse morille"

Selon cette étude, aucun facteur génétique n’a pu jouer car les malades n’ont aucun lien familial. Les analyses de l’air, de l’eau ou des sols n’ont rien donné non plus. 

En réalité, tous les malades avaient consommé la même espèce vénéneuse de champignon, appelée Gyromitra gigas ou fausse morille. Cette espèce est très présente dans la vallée, explique France Bleu Savoie.

Une maladie rare et mortelle

Cette maladie très rare, aussi appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA), touche deux nouveaux cas pour 100 000 habitants chaque année. Pourtant, France Bleu Savoie rapporte que 14 cas ont été diagnostiqués entre 1991 et 2013 autour de la seule commune de La Plagne-Tarentaise ... qui compte moins de 4000 habitants.

La SLA est une maladie dégénérative du système moteur neurologique. Elle paralyse peu à peu le patient, jusqu’à atteindre ses muscles respiratoires. La progression de cette sclérose est imprévisible, c’est pourquoi les patients doivent se livrer à des bilans médicaux complets très régulièrement. 

Le célèbre astrophysicien Stephen Hawking y a survécu près de 55 ans, mais son cas reste très exceptionnel. Seuls 6% des patients survivent plus de 10 ans après leur diagnostic.