Un empoisonnement massif à l'alcool frelaté au Mozambique

Soixante-neuf personnes sont mortes depuis ce 10 janvier à Chitima (Mozambique), intoxiquées après avoir bu une bière traditionnelle, a rapporté le 12 janvier Radio Moçambique, alors que les autorités craignent de nouvelles victimes. Trente-cinq autres consommateurs restent sous surveillance.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Femme préparant du phombe (crédits : Radio Moçambique - DR)
Femme préparant du phombe (crédits : Radio Moçambique - DR)

Les victimes revenaient d'un enterrement, vendredi 9 janvier, lorsqu'elles ont bu la boisson incriminée, du "phombe" (une bière artisanale traditionnelle, fabriquée à partir de son de mil ou de sorgho). Parmi les victimes figurent la femme qui a brassé cette boisson, ainsi que plusieurs membres de sa famille, ce qui rend difficile de connaître sa composition exacte.

Selon Carla Mosse, directrice de la santé pour la province de Tete, la cause de l'intoxication ne peut pas être confirmée pour l'instant. "Nous attendons à tout moment les résultats de ces tests pour pouvoir identifier le type de produit introduit dans la bière", a t-elle déclaré lundi à Radio Moçambique, notant que des échantillons de la boisson incriminée, de sang, d'urine et de liquides gastriques ont été envoyés à l'hôpital central de Maputo pour être analysés.

Alors que certains médias spéculent sur la présence de bile de crocodile, un poison très puissant, une brigade de la police criminelle travaille aux côtés des équipes de santé depuis samedi pour tenter d'élucider l'origine de l'empoisonnement, a indiqué à l'AFP Xavier Tocole, commandant de la police de Tete.

Les victimes ont commencé à être enterrées dès dimanche, car la morgue locale, surchargée, ne peut conserver autant de corps. 

Le gouvernement mozambicain a décrété trois jours de deuil national face à l'ampleur de la tragédie.