"Cellfie" : la fécondation in vitro dans l’album photo

INSOLITE – Outre-Manche, une clinique propose aux personnes qui recourent à la FIV d’accéder et de conserver les photos de la division cellulaire, de la fertilisation jusqu’à l’implantation.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Un embryoscope (image d'illustration)
Un embryoscope (image d'illustration)

Certains futurs parents glissaient déjà dans leur album photo échographies 2D et 3D, impatients de voir la famille s’agrandir. Selon un article du Telegraph, les clients d’une clinique de Liverpool peuvent désormais débuter leurs collages avec 39 semaines d’avance sur le calendrier usuel, en récupérant jour après jour les clichés de surveillance (embryoscopes) des ovules fécondés in vitro.

Ces images, surnommées par l’hôpital des "cellfie" (jeu de mots entre "cell", "cellule" en anglais, et "selfie") connaitraient un succès croissant auprès des futurs parents. Initialement, la vocation de ces images était purement médicale, puisqu’il s’agissait de contrôler la division cellulaire toutes les 24 heures. Les progrès technologiques autorisent désormais un suivi toutes les 10 minutes, offrant la possibilité de réaliser un court-métrage saisissant des 5 premiers jours de développement de l’embryon.

Les parents peuvent découvrir avec émotion le première division cellulaire (durant le deuxième jour suivant la fécondation), puis observer avec attendrissement le stade "morula" (après 4 cycles de divisions, soit environ 16 cellules), puis le stade "blastocyste" (après 7 cycles de division, soit environ 128 cellules)…

  Les taux de succès d’une fécondation in vitro pouvant être très variables d'un individu à l’autre, on ne peut qu’émettre des réserves sur une telle pratique, qui confère dans l’esprit des parents une matérialité et une identité à un embryon qui pourrait ne pas être viable.

La question du coût de ce service n'est pas évoquéé dans l'article du Telegraph.

Pour les enfants qui viendront au monde dans cette clinique ou dans celles qui suivront ce modèle, à défaut de constituer un "souvenir", ces images pourront toujours servir de pense-bête en cas de crise existentielle afin de répondre à la question : "d’où viens-je ?"