Ingestion de piles boutons : il faut réagir vite selon les autorités de santé

La Haute Autorité de Santé et la Société de toxicologie clinique constatent une augmentation des cas d’ingestion de piles boutons par les enfants. Avalées, ces piles peuvent se bloquer dans l'œsophage et provoquer de graves brûlures.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration  —  Shutterstock

Un danger mortel présent dans les jouets, montres ou télécommandes, à portée des enfants. Les piles boutons, en cas d’ingestion, doivent nécessiter une prise en charge rapide, comme le rappelle la Haute Autorité de Santé (HAS), dans de nouvelles recommandations publiées mercredi 16 février.

La HAS et la Société de toxicologie clinique (STC) constatent “une augmentation en France des cas d'ingestion de piles de grand diamètre" (au moins 15 millimètres) depuis plusieurs années. Les syndromes de cette ingestion se rapproche de ceux de la rhinite, avec une inflammation et une irritation des voies respiratoires de l'enfant.

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Recommandations hétérogènes

Avalées, les piles boutons peuvent se bloquer dans l'œsophage et provoquer une brûlure. La gravité augmente beaucoup après la deuxième heure, comme il est possible d’observer dans ces exemples réalisés avec de la charcuterie.

"La rapidité de réaction de chacun est essentielle car, même en cas de doute, l'ingestion d'une pile bouton constitue une urgence", soulignent la HAS et la STC. Jusqu'ici, aucune recommandation ne définissait "précisément" la prise en charge des enfants en France, ce qui pouvait entraîner des pratiques hétérogènes sur le territoire.

Ne pas faire vomir l'enfant

La première recommandation de l’HAS déconseille de chercher à faire vomir l’enfant après l’ingestion d’une pile bouton. Il est au contraire recommandé de laisser l'enfant à jeun et d'appeler le 15 ou un centre antipoison, rappelle le communiqué. 

Une pile bloquée dans l'œsophage est une urgence vitale, qui requiert une endoscopie digestive haute "sans délai" pour rechercher l’objet. Si la pile est dans l’estomac, une endoscopie digestive est parfois nécessaire. 

Risque accru avant 5 ans

La HAS observe que le risque de brûlure augmente si l'enfant est âgé de 5 ans ou moins, et que la pile possède un diamètre "supérieur ou égal à 15 mm". Les autorités de santé suggèrent notamment une information régulière sur le long terme pour le grand public et les professionnels de la petite enfance.

Elles recommandent également de "travailler avec les industriels responsables de la mise sur le marché des piles bouton pour favoriser la fabrication de piles d'un diamètre inférieur à 15 mm”, selon le communiqué.

"Piles bouton : que faire en cas d'ingestion ?", chronique du Dr Anthony Chauvin, médecin urgentiste, du 4 octobre 2018
Piles bouton : que faire en cas d'ingestion ?  —  Le Magazine de la Santé - France 5