Obésité et grossesse : la vitamine D mal transmise à l'enfant

Selon une étude réalisée par l'Université de médecine de Chicago, les femmes souffrant d'obésité au début de leur grossesse transmettraient des taux singulièrement bas de vitamine D à leur bébé.

Florian Gouthière
Rédigé le , mis à jour le
Obésité et grossesse : la vitamine D mal transmise à l'enfant

Le faible taux de vitamine D dans l'organisme des personnes obèses est une donnée clinique connue, potentiellement associée à la nature liposoluble de la molécule (une molécule liposoluble se dissout dans les graisses). L'étude de l'équipe du Dr Josefson, publiée dans le dernier numéro du Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, interroge pour la première fois l'impact de l'obésité des personnes enceintes sur la transmission de cette vitamine à leur enfant.

L'ensemble des 61 femmes impliquées dans l'étude présentaient des taux suffisants de vitamine D en début comme en court de grossesse - la plupart d'entre elles prenant des vitamines de complément. Pourtant, les taux de vitamines mesurés juste après accouchement dans le sang placentaire présentaient des variations particulièrement importantes.

Les femmes du second groupe (IMC≥30) avaient en effet transmis 30% moins de vitamine D à leur enfant comparé à celles du groupe standard. Les mécanismes en jeu ne sont pas encore identifiés.

Les conséquences d'une carence précoce en vitamine D sont faiblement documentées. Assurant l'absorption du calcium par l'intestin, elle est nécessaire à la constitution (et à la robustesse) du squelette.

Un second résultat surprenant

Une donnée inattendue est également apparue durant l'analyse des résultats. En effet, les nouveaux-nés présentant la plus grande adiposité présentaient paradoxalement… les plus hauts taux de vitamine D (les bébés de personnes souffrant d'obésité n'étant, de fait, pas les plus "enrobés"). "Chez l'enfant et l'adulte, l'adiposité est liée à de faible taux de vitamine D", souligne le Dr Josefson. "La relation inverse qui apparaît à la naissance est un fait surprenant et nouveau."

"Ces découvertes soulignent la complexité des mécanismes qui lient obésité maternelle, valeur nutritionnelle de la vitamine D et adiposité néonatale", conclut le Dr Josefson. "Nous devons maintenant étudier comment ces paramètres influent, durant l'enfance et la vie adulte, sur les processus mettant en jeu la vitamine D."

Source : "Maternal Obesity and Vitamin D Sufficiency Are Associated with Cord Blood Vitamin D Insufficiency", The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism January 1, 2013, doi: 10.1210/jc.2012-2882

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