Maternités : la proximité n'est pas gage de sécurité

Des médecins ont signé une tribune dans Le Parisien daté de dimanche pour expliquer que la fermeture de certaines petites maternités est une necessité pour préserver la sécurité des patientes mais sous réserve de certaines contreparties.

La rédaction d'Allo Docteurs
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"Pourquoi fermer les petites maternités ?", entretien avec le Dr Renaud Péquignot, président d'Avenir Hospitalier
"Pourquoi fermer les petites maternités ?", entretien avec le Dr Renaud Péquignot, président d'Avenir Hospitalier

"Nous sommes inquiets du maintien de certaines maternités mettant en danger la vie des femmes et des nouveau-nés", peut-on lire dans cette tribune signée par une vingtaine de représentants de gynécologues-obstétriciens, d'anesthésistes-réanimateurs, de pédiatres et de généralistes. Ces spécialistes expliquent que la proximité n'est pas le seul critère de sécurité. "La pénurie grave d'obstétriciens et d'anesthésistes fait que dans de nombreuses maternités, il manque les médecins nécessaires pour assurer la sécurité", affirme le Dr Renaud Péquignot, président d'Avenir Hospitalier, sur le plateau du Magazine de la santé. Certaines maternités fonctionnent sans pédiatre de garde par exemple.

Des restructurations inéluctables

Selon les signataires de cette tribune, les restructurations sont inéluctables, mais elles doivent s'accompagner de contreparties : "L'amélioration de la voirie, la qualité des moyens de transfert, et à cet égard, les urgentistes des Samu et des Smur jouent un rôle essentiel", assurent-ils. "Dans certains coins reculés, montagneux ou sur des îles par exemple, il faut des hélicoptères pour raccourcir les temps de trajet des femmes qui doivent accoucher", estime le Dr Renaud Péquignot. Sans oublier de leur permettre d'être prises en charge dans des chambres "d'hôtel" à côté des maternités désormais distantes du domicile.

Les spécialistes disent entendre les inquiétudes des associations et des élus locaux à propos des fermetures de ces petites maternités, mais "rester crispé au milieu du gué est particulièrement dangereux". Il faut engager le dialogue car "l'évolution est urgente et inéluctable du fait de la démographie médicale".